Un système israélien de défense aérienne Dôme de fer lance un missile pour intercepter les roquettes tirées depuis la bande de Gaza. Photo : AP
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU examine vendredi à Genève un projet de résolution appelant à stopper les ventes d'armes à Israël, qui est engagé dans une guerre acharnée contre Gaza ayant déjà fait plus de 33.000 morts selon le ministère palestinien de la santé à Gaza.
Si le texte était adopté, il s'agirait de la première prise de position du Conseil des droits de l'homme sur le conflit qui fait rage depuis le 7 octobre.
Le débat doit commencer vers 07H30 GMT.
Le projet de résolution a été amendé jeudi pour en écarter la référence à la notion de génocide dans plusieurs passages du texte.
Il continue toutefois d'y faire référence en exprimant sa profonde « préoccupation face aux informations faisant état de graves violations des droits de l'homme et de violations graves du droit international humanitaire, notamment d'éventuels crimes de guerre et crimes contre l'humanité » et face « à la détermination de la Cour internationale de Justice selon laquelle il existe un risque plausible de génocide ».
Ce projet de résolution a été soumis par le Pakistan au nom de 55 des 56 Etats membres de l'ONU au sein de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), à l'exception de l'Albanie.
Et il est co-parrainé par la Bolivie, Cuba et l'Autorité palestinienne.
Punition collective
Le document demande à Israël de mette fin à son occupation du territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est.
Il exige également qu'Israël « lève immédiatement son blocus sur la bande de Gaza et toutes les autres formes de punition collective ».
Cette résolution appelle également tous les Etats à « cesser la vente, le transfert et la livraison d'armes, de munitions et d'autres équipements militaires vers Israël... afin de prévenir de nouvelles violations du droit international humanitaire et des violations et abus des droits de l'homme ».
Le projet condamne « l'utilisation d'armes explosives à large rayon d'action par Israël dans les zones peuplées de Gaza » et « l'utilisation de l'intelligence artificielle pour aider à la prise de décision militaire susceptible de contribuer à des crimes internationaux ».
La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l'ONU à New York avait adopté une résolution appelant à un cessez-le-feu grâce à l'abstention de Washington, le plus proche allié d'Israël. Toutefois, cela n'a pas eu pour l'heure d'impact sur le terrain.
Le projet de résolution ne nomme pas le Hamas, mais condamne les tirs de roquettes contre des zones civiles israéliennes.
Il condamne également les attaques contre des civils, notamment le 7 octobre 2023.
Quarante-sept pays siègent au Conseil des droits de l'homme, parmi lesquels 18 Etats qui ont présenté le projet de résolution.
Vingt-quatre voix sont nécessaires pour obtenir une majorité absolue, mais les résolutions peuvent être adoptées avec moins de voix en raison des abstentions.
Le conseil débattra vendredi de ce texte parallèlement à trois autres concernant les colonies israéliennes, le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et les droits de l'homme dans le Golan syrien occupé.
Israël accuse depuis longtemps le Conseil des droits de l'homme de faire preuve de partialité à son encontre.
*Article modifié par Ahraminfo
Lien court: