L’un des corps du personnel du groupe humanitaire américain World Central Kitchen est transporté hors d’une morgue d’hôpital à Rafah dans le sud de la bande de Gaza. Photo : AFP
Les dépouilles des six Occidentaux sont arrivées mercredi au point de passage de Rafah (sud), à la frontière avec l'Egypte, en vue de leur rapatriement.
Les ambulances transportant les dépouilles des travailleurs humanitaires de l'ONG américaine World Central Kitchen, tués lundi à Gaza dans des frappes israéliennes, sont arrivées mercredi au poste-frontière avec l'Egypte, a constaté un journaliste de l'AFP.
Six ambulances ont évacué les victimes en direction de l'Egypte, où devaient les attendre des représentants officiels de leur pays, selon Marwan Al-Hams, directeur de l'hôpital Abou Youssef Al-Najjar de Rafah. Une 7e victime, palestinienne, le chauffeur et interprète de l'équipe, a été inhumée à Rafah.
Une septième victime, palestinienne, le chauffeur et interprète de l'équipe, a été inhumée à Rafah.
La frappe israélienne lundi à Deir al-Balah (centre) a tué sept membres de World Central Kitchen (WCK, basée aux Etats-Unis) qui venaient de décharger "plus de 100 tonnes de nourriture amenées à Gaza par voie maritime", selon l'ONG.
Le Secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit a appellé mercredi à une enquête internationale sur le meurtre des 7 travailleurs humanitaires de la World Central Kitchen.
C'est "une grave erreur" qui "n'aurait pas dû se produire", a déclaré le chef de l'état-major israélien Herzi Halevi, évoquant "une mauvaise identification" dans des "conditions très complexes".
Le président d'Israël Isaac Herzog avait présenté ses "excuses" la veille, le Premier ministre Benjamin Netanyahu évoquant une frappe "tragique".
WCK, qui s'est dit "dévastée" par la mort de ses collaborateurs, a publié sur X les noms, photos et nationalités des victimes: un Palestinien, une Australienne, un Polonais, un Américano-canadien et trois Britanniques.
Des ONG dénoncent des atteintes "systématiques" d'Israël contre elles à Gaza
La mort lundi dans une frappe israélienne de sept travailleurs humanitaires symbolise les atteintes "systématiques" d'Israël contre les ONG à Gaza, dénoncent plusieurs d'entre elles en espérant des "actions" fortes de la communauté internationale pour empêcher de nouvelles tragédies.
Car cette attaque contre une cible humanitaire, si elle a pour la première fois en près de six mois de guerre tué du personnel occidental, illustre surtout l'incapacité des ONG à travailler en sécurité dans le territoire palestinien dévasté, dénoncent celles interrogées par l'AFP. Plusieurs d'entre elles ont été touchées depuis le début de la guerre.
Au total, plus de 200 humanitaires sont morts à Gaza depuis le 7 octobre, selon les ONG, dont au moins 165 travaillaient pour l'Unrwa, l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens.
Lundi, les sept victimes venaient de quitter un entrepôt de Deir al-Balah (centre), où elles avaient "déchargé plus de 100 tonnes d'aide alimentaire", à bord de "deux véhicules blindés arborant le logo" de World Central Kitchen (WCK) et d'un véhicule classique, rapporte l'ONG américaine.
Leur convoi a alors été touché par une frappe de l'armée israélienne, avec qui elles s'étaient pourtant préalablement "coordonnées", affirme WCK qui dénonce dans un communiqué une "attaque ciblée".
A l'instar de WCK, nombre d'ONG opérant à Gaza tentent ainsi de se prémunir d'éventuelles attaques israéliennes en indiquant les déplacements de leurs équipes et les coordonnées de leurs bâtiments sur une "plateforme" israélienne, rapporte Benjamin Gaudin, responsable des opérations au Proche-Orient de Première urgence.
Une mesure s'inscrivant dans une stratégie de déconfliction d'Israël, soit la limitation de pertes civiles par une meilleure coordination militaire, mais qui n'a pas empêché "de multiples incidents", selon Gaudin.
"La communauté humanitaire, dit-il, se sent en danger dans ses opérations à Gaza" depuis le 7 octobre.
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