Un panache de fumée éclate lors d’un bombardement israélien sur un bâtiment de Rafah dans le sud de la bande de Gaza. Photo : AFP
Le Conseil de sécurité de l'ONU va tenter à nouveau lundi 25 mars d'adopter un texte exigeant un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza, un appel plusieurs fois bloqué par les Etats-Unis qui ont toutefois récemment montré des signes de changement de ton face à leur allié israélien. Vendredi, la Russie et la Chine ont mis leur veto à un projet de résolution américaine soulignant la "nécessité" d'un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza en lien avec les négociations pour la libération des otages.
Certains observateurs y ont vu une évolution substantielle de la position de Washington, sous pression pour limiter son soutien à Israël alors que la guerre israélienne a fait plus de 32.000 morts, selon le ministère de la Santé à Gaza. Les Etats-Unis s'étaient en effet jusqu'alors systématiquement opposés au terme "cessez-le-feu" dans les résolutions de l'ONU, bloquant trois textes en ce sens.
Mais le texte américain rejeté n'appelait pas explicitement à un cessez-le-feu immédiat, utilisant une formulation estimée ambiguë par les pays arabes, la Chine et la Russie, laquelle a dénoncé le "spectacle hypocrite" des Etats-Unis. Le projet de résolution qui doit être mis au vote lundi 25 mars est issu du travail des membres non-permanents du Conseil, qui ont négocié tout le week-end avec les Etats-Unis pour tenter d'éviter un nouvel échec, selon des sources diplomatiques, qui ont fait part d'un certain optimisme sur l'issue du vote. "Nous prévoyons, sauf rebondissement de dernière minute, que la résolution sera adoptée et que les Etats-Unis ne voteront pas contre", a indiqué dimanche un diplomate à l'AFP.
La dernière version vue dimanche par l'AFP "exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan" --qui a déjà commencé il y a deux semaines--, devant "mener à un cessez-le-feu durable et permanent", et "exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages". Contrairement au texte américain rejeté vendredi, il ne lie pas ces demandes aux efforts diplomatiques du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, même s'il "reconnait" l'existence de ces pourparlers visant à une trêve accompagnée d'un échange d'otages et de prisonniers palestiniens. Vendredi, l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield avait estimé que la précédente version du texte ne soutenait pas ces efforts diplomatiques et "pire, pourrait donner une excuse au Hamas pour rejeter l'accord sur la table".
Le nouveau projet de résolution réclame d'autre part la "levée de tous les obstacles" à l'aide humanitaire. Le Conseil, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n'a pu adopter depuis le 7 octobre sur cette question que deux résolutions (sur huit soumises au vote), essentiellement humanitaires. Sans grand résultat : après cinq mois et demi de guerre, l'entrée de l'aide à Gaza, assiégée, reste largement insuffisante et la famine plane.
*Article modifié par Ahraminfo
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