Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, s'est entretenu avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour faire entrer davantage d'aide humanitaire dans la bande de Gaza dévastée. Photo : AFP
Arrivé dans la matinée à Tel-Aviv en provenance du Caire, il a rencontré Netanyahu pendant une quarantaine de minutes, au Kirya, le siège du ministère de la Défense. Il devait ensuite participer à une réunion du cabinet de guerre.
Il devait insister sur l'urgence d'accroître l'aide humanitaire dans le territoire palestinien et sommer Israël de ne pas lancer d'offensive terrestre majeure à Rafah, la grande ville du sud de Gaza où sont massés selon l'ONU quelque 1,5 million de personnes, en grande majorité déplacées par la guerre déclenchée le 7 octobre.
Washington, allié historique d'Israël, porte désormais devant le Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution mentionnant "la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable en lien avec la libération des otages" après avoir mis son veto à plusieurs textes précédents.
Loin du soutien indéfectible des premiers mois, face à la situation humanitaire "effroyable" à Gaza, l'administration démocrate de Joe Biden somme le gouvernement de Benjamin Netanyahu de ne pas s'engager dans une offensive terrestre sur Rafah au risque d'un désastre annoncé.
"Il y a de meilleurs moyens de gérer la menace du Hamas", a déclaré Blinken jeudi soir au Caire, qualifiant une telle opération "d'erreur" et "d'inutile".
Joe Biden avait estimé le 10 mars que Benjamin Netanyahu "faisait plus de mal que de bien à Israël" avec sa conduite de la guerre à Gaza. Il avait salué le "bon discours" du chef des sénateurs démocrates, Chuck Schumer, réclamant l'organisation d'élections en Israël.
Ce commentaire confirme le fossé grandissant avec un chef du gouvernement israélien que le démocrate de 81 ans n'a jamais vraiment porté dans son coeur.
Blinken achève en Israël son sixième déplacement dans la région depuis le début de la guerre.
Il a rencontré jeudi en Egypte le président egyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et, avant cela, en Arabie saoudite le prince héritier Mohammed ben Salmane.
Au Caire, il a également participé à une réunion ministérielle avec cinq pays arabes (Jordanie, Egypte, Qatar, Emirats et Arabie saoudite) largement consacrée à la période qui s'ouvrira une fois la guerre terminée.
L'activité diplomatique américaine vise plusieurs fronts : un accord de trêve en échange de la libération des otages, la conduite de la guerre, l'acheminement d'aide humanitaire à Gaza et préparer le terrain à l'après-guerre avec une Autorité palestinienne réformée.
Lors de ses multiples voyages, le chef de la diplomatie américaine a cherché à rallier les pays arabes à la reconstruction de la bande de Gaza et à sa gouvernance, portant aussi la vision d'une intégration régionale d'Israël avec normalisation des relations israélo-saoudiennes et établissement d'une nouvelle "architecture régionale".
* Article modifié par Ahraminfo
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