Archives. Un soldat israélien au sommet d’un char à la frontière avec la bande de Gaza. Photo : AP
Voici ce que l'on sait sur les exigences du mouvement palestinien, qui a infléchi en fin de semaine dernière sa position, et celles d'Israël, qui a envoyé le chef de ses services de renseignement lundi à Doha en vue d'avancer dans ces négociations.
Quelle est la position du Hamas?
Exigeant depuis des semaines un cessez-le-feu définitif avant tout accord sur les otages, le Hamas compte accepter une trêve de six semaines comme le souhaitent les pays médiateurs depuis des semaines, a indiqué vendredi à l'AFP l'un de ses responsables sous couvert d'anonymat.
Dans le cadre de cette trêve, 42 otages --femmes, y compris soldates, enfants, personnes âgées et malades-- pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens pour chaque otage et au rythme d'un otage par jour. C'est beaucoup moins que ce que réclamait jusqu'ici le Hamas.
Hamas exige en échange un « retrait de l'armée de toutes les villes et zones peuplées », le « retour des déplacés sans restrictions » et l'entrée d'au moins 500 camions d'aide par jour.
Oussama Hamdan, un autre responsable du Hamas, a évoqué dans le détail un retrait des troupes israéliennes à l'est de la route Salaheddine --qui traverse la bande de Gaza en son centre, du nord au sud-- "14 jours" après le début de la trêve et l'"arrêt total" des combats. Ce qui permettra aux personnes déplacées de retourner dans ce secteur.
Les discussions devraient s'achever d'ici "quelques jours", a-t-il assuré lundi sur al-Manar, la chaîne du mouvement islamiste Hezbollah au Liban, un allié du Hamas.
A l'issue de cette trêve de six semaines, le Hamas entend échanger, selon le responsable sous couvert d'anonymat, « tous les officiers et soldats israéliens capturés » et les corps de ceux "tués par le Hamas et d'autres mouvements", en échange de prisonniers palestiniens à un ratio qui n'a pas été précisé.
En contrepartie, le mouvement palestinien exigera le « retrait complet » de l'armée israélienne de la bande de Gaza, où l'opération militaire israélienne a fait jusqu'ici plus de 31.700 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas. Ainsi que la reconstruction du territoire et la fin du blocus, auquel il est soumis depuis la prise de pouvoir du Hamas en 2007.
Quelle est la position d'Israël?
S'opposant régulièrement aux trèves, les gouvernement israélien avait rejeté une trève reclamée par les médiateurs avant le mois du ramadan. Israël qui n'avait pas envoyé il y a deux semaines de représentants au Caire où les Etats-Unis, le Qatar, et l'Egypte s'étaient réunis avec une délégation du Hamas, a dépêché cette fois le chef de ses services de renseignements à Doha.
Selon une source proche des négociations, il devait y rencontrer lundi le Premier ministre du Qatar et des responsables égyptiens en vue d'avancer vers un accord.
Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu fait face à une intense pression de l'opinion publique pour ramener les otages en Israël.
Environ 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza le 7 octobre par le Hamas.
Selon les autorités israéliennes, 130 otages du 7 octobre y sont encore retenus, dont 33 seraient morts, après la libération de plus d'une centaine d'otages en échange de 240 prisonniers palestiniens lors d'une première trêve d'une semaine fin novembre.
Parallèlement aux négociations autour d'une trêve, Israël prépare une offensive sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où sont entassés près d'1,5 million de Palestiniens, selon l'ONU.
Benjamin Netanyahu a adopté vendredi15 mars les "plans d'action" de l'armée en vue de lancer cette offensive, redoutée par la communauté internationale.
Le Premier ministre israélien a averti dimanche 16 mars que la « pression internationale » ne l'empêcherait pas de lancer cette opération destinée à "éliminer les derniers bataillons du Hamas".
* Article modifié par Ahraminfo.
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