Des Palestiniens transportent une victime extraite des décombres d'une maison familiale suite à un bombardement israélien à l'ouest du camp de réfugiés de Nusseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 16 mars 2024. Photo: AFP
"C'est ma mère, mon père, ma tante, mes frères", a raconté à l'AFP Mohammad al-Tabatibi, 19 ans, en montrant les corps alignés dans l'hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah.
"Ils ont bombardé la maison alors que nous étions dedans. Ma mère et ma tante préparaient le sohour", le repas avant l'aube et le début du jeûne, dans cette maison du camp de réfugiés de Nuseirat où Mohammad et sa famille, venus du nord du territoire palestinien, s'étaient installés chez des parents après le début de la guerre.
"Je ne sais pas pourquoi ils ont bombardé la maison", dit encore Mohammad, en état de choc et lui-même blessé à la main gauche.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, 36 membres de cette famille ont été tués dans une attaque aérienne de l'armée israélienne au cours d'une "nuit sanglante" marquée au total, selon lui, par 60 frappes aériennes.
Ce bilan a été confirmé par Mohammad al-Tabatibi à l'AFP.
L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir ciblé "plusieurs terroristes retranchés" dans ce même camp de Nuseirat. Sollicitée par l'AFP, elle a assuré que la frappe évoquée dans ce communiqué était "un autre incident" que celle dans laquelle la famille al-Tabatibi a été tuée et dont elle n'a pas confirmé être à l'origine.
Le Croissant rouge palestinien a indiqué de son côté que des frappes aériennes avaient "ciblé plusieurs maisons" dans ce camp durant la nuit.
Des pelles pour extraire les victimes
La frappe ayant touché la maison des al-Tabatibi l'a réduite en grande partie en ruines. Youssef al-Tabatibi, un membre de la famille, indique chercher des disparus dans les décombres.
"Nous ne sommes pas en mesure de retrouver certains des morts. Nous manquons d'équipement, de bulldozers, de machines, de tout. Nous devons essayer de les extraire à la seule force de nos mains. Nous avons apporté des pelles et des marteaux, mais en vain", dit-il à l'AFP.
A l'hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah, des dizaines de personnes se sont rassemblées autour des corps, dont ceux d'au moins deux enfants en bas-âge, enveloppés dans des sacs mortuaires ou de simples couvertures, selon des images de l'AFP.
Placées sur le plateau d'un poids-lourd habituellement dédié au transport d'aide humanitaire, ces dépouilles seront ensuite amenées dans un cimetière non loin pour y être inhumées dans une fosse commune, selon un journaliste de l'AFP.
La guerre à Gaza a fait plus de 31.500 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.
A Rafah, où une offensive israélienne est redoutée, une autre frappe a tué samedi à l'aube Issa Duhair, le muezzin d'une mosquée.
Il venait d'appeler à la prière et de manger avec sa famille lorsque "sa maison a été touchée", le tuant ainsi que ses deux fils, a dit Mahmoud Duhair, un parent âgé de 41 ans vivant à proximité.
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