Les forces patrouillent dans la ville de Sebha, au sud de la Libye, début février. Photo : AFP
"Après un mois de concertation, nous sommes parvenus à un accord avec les groupes de sécurité afin qu'ils quittent complètement la capitale prochainement. Il n'y aura plus que des agents de police urbaine, de police-secours (interventions urgentes) et ceux chargés des enquêtes criminelles", a affirmé Imad Trabelsi, ministre de l'Intérieur du gouvernement d'unité nationale.
Lors d'une conférence de presse à Tripoli, Trabelsi a cité plusieurs groupes parmi ceux évacués: la Force de Sécurité générale, la Force al-Radaa (dissuasion) --qui contrôle l'est de Tripoli--, la "Brigade 444" qui contrôle le sud de Tripoli et la "Brigade 111", rattachée à l'état-major.
Cette décision concerne aussi l'Autorité de soutien à la stabilité (SSA), groupe armé basé dans le quartier populaire d'Abou Slim à Tripoli, où 10 personnes ont été tuées dans la nuit de samedi à dimanche, dont des membres de la SSA.
Apparus après la chute et la mort de Mouammar Kadhafi en 2011 pour combler un vide sécuritaire en l'absence d'institutions étatiques stables, ces groupes influents, lourdement armés et équipés, ne sont pas sous l'autorité directe des ministères de l'Intérieur ou de la Défense, même s'ils sont financés par des fonds publics.
Ils opèrent de façon indépendante et jouissent d'un statut exceptionnel que leur ont conféré les services du Premier ministre et du Conseil présidentiel en 2021.
Leur présence à Tripoli est notable sur les rond-points et les intersections principales, où leurs membres, souvent cagoulés, installent des barrages de contrôle, bloquant le passage avec des véhicules blindés surmontés d'armes lourdes et légères.
Ils sont parfois à l'origine d'affrontements violents jusque dans les zones résidentielles de la capitale. Comme en août dernier entre la Force al-Radaa et la Brigade 444. Bilan d'une journée de combats : 55 morts et 146 blessés.
"Dorénavant, leur place est dans leurs QG. Nous aurons recours à ces groupes uniquement dans des circonstances exceptionnelles pour des missions précises", a expliqué M. Trabelsi, affirmant que les chefs de ces groupes "ont tous fait preuve de compréhension".
"Après Tripoli, ce sera le tour des autres villes où il n'y aura plus de barrages ni de présence de ces groupes" sur la voie publique, a-t-il assuré.
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