Des membres de la défense civile et des secouristes enlèvent les décombres d’un bâtiment qui a été attaqué mercredi soir par une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Nabatiyeh, au sud du Liban. Photo : AP
Trois membres du Hezbollah dont un responsable militaire et sept civils, membres d'une même famille, ont été tués dans une frappe israélienne mercredi soir sur le sud du Liban, où les craintes d'une escalade augmentent.
La frappe a visé un immeuble dans la ville de Nabatiyé, relativement épargnée jusque-là par les échanges de tirs quotidiens entre Israël et le Hezbollah depuis le début de la guerre à Gaza il y a plus de quatre mois.
Parmi les trois membres figure Ali al-Debs, un responsable militaire qui avait été blessé le 8 février par une frappe de drone israélien sur sa voiture dans cette même ville, a indiqué jeudi une source de sécurité libanaise.
Les trois membres du Hezbollah se trouvaient au rez-de chaussée de l'immeuble, et la famille, qui a été décimée, au premier étage, a précisé la source.
L'armée israélienne a confirmé dans un communiqué avoir tué Ali al-Debs, qu'elle a présenté comme "un commandant des forces Radwan", unité d'élite du Hezbollah, ainsi que "son adjoint Ibrahim Issa, et un autre terroriste".
Un photographe de l'AFP sur place a constaté que le rez-de-chaussée et le premier étage du bâtiment avaient été soufflés.
Selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle), "un drone muni d'un missile guidé" a visé l'immeuble.
Entre mercredi et jeudi, les secouristes ont retiré des décombres les corps de sept civils, tous membres d'une même famille, dont cinq femmes et un enfant, selon l'ANI.
Un enfant de trois ans a pu être retiré vivant des décombres par les secouristes et hospitalisé.
Les échanges de tirs quotidiens à la frontière entre Israël et le Hezbollah, allié du Hamas palestinien, depuis le début de la guerre à Gaza ont gagné en intensité mercredi.
L'ONU a évoqué une "escalade dangereuse" des violences qui font craindre un embrasement régional.
- "Eviter l'escalade" -
Le Premier ministre libanais Najib Mikati a condamné jeudi les "nouveaux massacres" israéliens de civils, notamment à Nabatiyé.
"Au moment où nous appelons (..) toutes les parties à éviter l'escalade, nous voyons que l'ennemi israélien persiste dans son agression", a-t-il ajouté, annonçant que Beyrouth allait porter plainte devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies déployées dans le sud du Liban, Andrea Tenenti, a pour sa part appelé jeudi à "intensifier" les efforts diplomatiques pour contenir la violence.
Il a exhorté dans un communiqué "toutes les parties concernées à arrêter immédiatement les hostilités pour empêcher l'escalade".
Dix civils au total ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi, le bilan civil le plus lourd en plus de quatre mois de violences.
Une femme, son fils et son beau-fils avaient été tués dans une autre frappe israélienne sur le village de Sawaneh.
Le Hezbollah a de son côté annoncé la mort de cinq combattants entre mercredi et jeudi.
Du côté israélien, une soldate a été tuée mercredi dans un tir de roquette depuis le Liban qui n'a pas été revendiqué.
Jeudi, le Hezbollah a revendiqué une série d'attaques contre des positions militaires israéliennes proches de la frontière.
Son secrétaire général Hassan Nasrallah doit prononcer un nouveau discours vendredi, le deuxième cette semaine.
Pour sa part, l'armée israélienne a annoncé avoir mené des raids aériens contre "des dizaines" d'objectifs du Hezbollah dans le sud du Liban.
En plus de quatre mois, au moins 259 personnes, en majorité des combattants du Hezbollah et d'autres formations qui lui sont alliées mais également 40 civils, ont été tuées dans le sud du Liban, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, dix soldats et six civils ont été tués, selon l'armée.
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