Des réfugiés palestiniens se rassemblent devant les bureaux de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, à Beyrouth. Photo : AFP
Ces pays ont suspendu tout financement futur à l'Unrwa auprès de laquelle quelque 5,9 millions de Palestiniens sont enregistrés, après des accusations vendredi 26 janvier selon lesquelles des employés pourraient avoir été impliqués dans l'attaque du Hamas le 7 octobre.
"On a peur pour l'avenir de l'Unrwa... Tous nos enfants étudient dans les écoles de l'Unrwa et la majorité de nos soins médicaux sont couverts par l'agence", a déclaré à l'AFP Abou Mohamad, réfugié palestinien de 65 ans, venu pour "demander aux pays de revenir sur leur décision".
Une vingtaine d'ONG internationales se sont dites "révoltées" mardi par cette annonce alors que Gaza vit une situation de "catastrophe humanitaire".
"La suspension des aides serait catastrophique d'un point de vue social et humanitaire", a ajouté Abou Mohamad.
Plus de 700.000 Palestiniens ont été expulsés ou ont fui leurs terres entre avril et août 1948 au moment de la création d'Israël, selon l'ONU. Ces personnes, ainsi que leurs descendants, ont le statut de réfugié.
Selon les estimations de l'ONU, près de 250.000 Palestiniens résident encore au Liban, où ils sont enregistrés auprès de l'Unrwa qui leur fournit éducation, soins de santé, services sociaux, infrastructures des camps, microfinance et aide d'urgence.
"La situation est terrible, mon fils qui rêve de devenir ingénieur a dû quitter l'école temporairement pour me venir en aide", a abondé Dima Dahouk, 40 ans et mère de quatre enfants.
"Même si j'ai un emploi, l'Unrwa m'aide à payer mon loyer et acheter de quoi manger", a-t-elle poursuivi, en marge de la protestation organisée par le Hamas.
"Nous avons appelé l'ONU à prendre des mesures urgentes pour stopper ces décisions et rechercher plus de financements", a déclaré à l'AFP le responsable du Hamas Raafat al-Murra, dont plusieurs figures du mouvement en exil sont établies au Liban.
"Cette affaire a des répercussions dangereuses sur les réfugiés palestiniens, en particulier au Liban, où ils dépendent principalement de l'Unrwa, à défaut de recevoir de l'aide de l'Etat libanais", a-t-il ajouté.
L'effondrement économique au Liban depuis 2019 s'est gravement répercuté sur les Palestiniens à qui, de plus, les autorités interdisent d'exercer des dizaines de professions.
En réaction à la polémique lundi, l'Unrwa, acteur essentiel pour des millions de Palestiniens depuis sa mise en place en 1949, a licencié 12 employés et promis une enquête approfondie.
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