Le ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, assiste à l’annonce du verdict de la Cour internationale de justice (CIJ). Photo : AFP
Le ministère des Affaires étrangères, dans son communiqué, estime que la Cour "a déterminé que les actions d'Israël à Gaza sont plausiblement génocidaires et a indiqué des mesures provisoires sur cette base", la remerciant "pour sa décision rapide".
Pretoria promet de continuer à "agir" au niveau international "pour protéger les droits, y compris le droit fondamental à la vie, des Palestiniens de Gaza - qui restent exposés à des risques urgents, notamment l'assaut militaire israélien, la famine et la maladie", ajoute le communiqué.
L'Afrique du Sud continuera à tout faire pour "préserver l'existence du peuple palestinien en tant que groupe, pour mettre fin à tous les actes d'apartheid et de génocide" à son encontre et à "marcher avec lui vers la réalisation de son droit collectif à l'autodétermination", poursuivent les Affaires étrangères.
Les annonces de la CIJ constituent, aux yeux de Pretoria, "une étape historique importante vers cet objectif".
La direction du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, réunie en congrès près de Johannesburg pour plusieurs jours, a interrompu ses travaux vendredi pour écouter l'audience de La Haye.
Au premier rang, le président Cyril Ramaphosa, la mine grave et un keffieh autour du cou, comme presque tous les participants, a pris des notes pendant l'audience. A la fin, il s'est levé, souriant, prenant dans ses bras plusieurs ténors du gouvernement. La salle s'est ensuite mise à danser et chanter.
L'Afrique du Sud soutient de longue date la cause palestinienne, l'ANC la liant souvent à sa propre lutte contre l'apartheid.
Après les audiences à La Haye au début du mois, les juristes sud-africains avaient été accueillis en héros à leur retour au pays. Des dizaines de militants brandissant des drapeaux palestiniens s'étaient rassemblés à l'aéroport de Johannesburg pour les remercier de leurs plaidoiries.
Les audiences de la CIJ ont été retransmises en direct à la télévision et la décision du gouvernement de poursuivre l'affaire a fait l'objet d'une couverture largement positive.
Des articles d'opinion parus dans plusieurs journaux l'ont décrite comme "fondée sur des principes", "morale" et "audacieuse", certains félicitant le pays d'avoir tenu tête à l'Occident.
Pourtant, le soutien à l'action de l'ANC ne fait pas l'unanimité. Certains dirigeants chrétiens l'ont condamnée en la qualifiant de "fondamentalement erronée". Et des groupes juifs ont dénoncé le risque induit d'une montée de l'antisémitisme dans le pays.
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