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Israël a détruit 1 000 mosquées et assassiné plus de 100 prêcheurs depuis le début de la guerre à Gaza

Racha Darwich , Dimanche, 21 janvier 2024

Au 107e jour de l'offensive israélienne contre la bande de Gaza, le bilan humain et matériel de la guerre se fait de plus en plus lourd. Les lieux de culte ne font pas exception.

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La grande mosquée Al-Omari de Gaza, avant et après les dommages perpétrés par les raids israéliens. Photo: AFP

Dans un communiqué publié dimanche 21 janvier, le ministère palestinien des Waqfs et des Affaires religieuses a annoncé que les forces israéliennes avaient détruit près de 1 000 mosquées et des dizaines de cimetières dans la bande de Gaza et assassiné plus d’une centaine de prêcheurs depuis le 7 octobre. Le communiqué a précisé que de nombreuses mosquées historiques avaient aussi été détruites et que la reconstruction de ces mosquées s'élèverait à plus de 500 millions de dollars. Et ajouter que l'Eglise des Romains orthodoxes a aussi été entièrement détruite.

« La machine sioniste a assassiné plus d’une centaine de prédicateurs, prêcheurs, imams et hommes de religion. », rapporte le communiqué. Et il ajoute que les forces d'occupation ont détruit et violé des dizaines de tombes dans un défi flagrant des constitutions internationales et des droits de l’homme.

Dans ce contexte, l'armée israélienne avait bombardé, le 31décembre, la maison de Yusuf Salama (69 ans), ex ministre palestinien des Waqfs et des Affaires religieuses, également prêcheur de la mosquée Al-Aqsa, dans le camp de Maghazi, au centre de la bande de Gaza. Ce raid a causé la mort du Cheikh Salama et de plusieurs membres de sa famille, selon l’agence de presse palestinienne Wafa.

Selon le même communiqué, « les tombes d’urgence dans les gouvernorats de Gaza sont entièrement remplies. Il n'y a plus de place pour enterrer nos morts. Parfois, il est aussi impossible d'arriver aux cimetières à cause des crimes commis par l’occupation israélienne. Nous nous trouvons forcer d'enterrer nos martyrs sous les trottoirs, dans les maisons, les marchés, les cours des écoles et les hôpitaux ».

Depuis le 9 octobre, Israël mène une guerre acharnée à Gaza, petit territoire palestinien de 362 km2 où sont entassés quelque 2,4 millions d'habitants, en représailles à une attaque du Hamas contre des colonies juives et la prise d’otages israéliens.

 Malgré les difficultés d’accès au terrain, des ONG comme Heritage for Peace et Euro-Med Human Rigths Monitor, tentent de documenter les destructions des édifices historiques. Leurs rapports révèlent que la grande mosquée Al-Omari qui compte parmi les édifices les plus importants de la bande de Gaza a été en grande partie endommagée.

|Quant à l'église Saint-Porphyre, considérée comme la plus ancienne église de Gaza encore en activité, sa façade a connu d'importants dommages alors qu'un bâtiment adjacent s'est effondré dans l’enceinte du complexe religieux.

D'autre part, l'église byzantine de Jabaliya qui remonte au Ve siècle avec ses très nombreuses mosaïques jouxtait l'hôpital du camp de Jabaliya qui a été bombardé. Selon l’ONG Heritage For Peace, le lieu aurait été complètement détruit par «un bombardement direct». 

La guerre a fait 25 105 morts, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents ainsi que 62 681 blessés et des milliers de disparus, selon le ministère de la Santé à Gaza. L’ONU parle d’un « risque de famine » et d'« épidémies mortelles » dans le territoire palestinien. Les bombardements israéliens ont rasé des quartiers entiers, provoqué une crise humanitaire majeure et mis hors service plus de la moitié des hôpitaux dans le territoire palestinien, auquel Israël impose un blocus depuis 2007 et un siège total depuis le 9 octobre.

Selon un rapport publié par l’UNRWA, la population palestinienne a du mal à accéder à la nourriture et aux médicaments. Plus de 1,9 million de Palestiniens ont été déportés à l’intérieur même de la bande de Gaza (parfois à plusieurs reprises) en raison des bombardements israéliens, des ordres d’évacuation émis par les forces d’occupation et du besoin constant de lieux plus sûrs. 

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