Dans la bande de Gaza, assiégée et dans une situation humanitaire désespérée pour les Palestiniens, les bombardements continuent sans relâche. La guerre se poursuivra encore pendant "de nombreux mois", a averti le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Au moins 48 Palestiniens ont été tués dans des frappes sur la ville de Gaza dans la nuit de samedi à dimanche, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas. Dix-huit corps ont été retrouvés jusqu'ici. Une autre frappe sur le campus de l'Université Al-Aqsa de Gaza a fait au moins 20 morts, selon la même source.
"Après l'explosion, nous sommes arrivés sur les lieux et nous avons vu des martyrs partout", a témoigné Mohamed Btihan, un habitant de Gaza.
L'armée israélienne a indiqué avoir tué plus d'une dizaine de combattants ennemis lors d'affrontements au sol, de frappes aériennes et de tirs de chars, ajoutant avoir localisé des tunnels du Hamas et des explosifs dans une école maternelle.
"L'année 2023 a été la pire de ma vie", raconte à l'AFP Ahmed al-Baz, 33 ans, qui a dû quitter son domicile dans la ville de Gaza pour un camp de fortune à Rafah, dans le sud du territoire. "Nous avons vécu une tragédie que même nos grands-parents n'ont pas connue", poursuit-il. "Nous avons vécu l'enfer et côtoyé la mort elle-même."
"Assez de cette guerre! Nous sommes totalement épuisés. Nous sommes constamment déplacés d'un endroit à l'autre, dans le froid", se plaint Oum Louay Abou Khater, 49 ans, dans le même camp.
Près de 22.000 morts
Selon un nouveau bilan annoncé dimanche par le ministère palestinien de la Santé à Gaza, 21.822 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées dans le petit territoire palestinien surpeuplé depuis le début de la guerre, et 56.451 blessés.
Ces dernières semaines, l'armée israélienne s'est déployée dans le nord de la bande de Gaza, puis vers Khan Younès (sud) et récemment dans les camps du centre de ce territoire où 1,9 million d'habitants (85% de la population) ont dû fuir leur foyer en raison des combats.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre la menace croissante de propagation de maladies infectieuses et l'ONU a dit craindre une famine.
Les médiateurs internationaux, menés par l'Egypte et le Qatar, étaient parvenus à négocier une trêve d'une semaine fin novembre ayant permis la libération de plus de 100 otages et l'entrée à Gaza d'une aide limitée. Ils poursuivent actuellement leurs efforts en vue d'une nouvelle pause dans les combats.
Une délégation du Hamas, mouvement classé organisation terroriste par l'UE, les Etats-Unis et Israël notamment, s'est rendue vendredi au Caire pour transmettre "la réponse des factions palestiniennes" à un plan égyptien prévoyant la libération d'otages et une pause dans les hostilités.
Cette réponse sera donnée "dans les prochains jours", a affirmé dans un communiqué Muhammad al-Hindi, secrétaire général adjoint du Jihad islamique, un groupe armé combattant aux côtés du Hamas.
En Israël, les sirènes d'alerte aérienne ont retenti dans plusieurs parties, et des journalistes de l'AFP à Tel-Aviv ont été témoins de l'interception des roquettes par les systèmes de défense antimissile israéliens à minuit précise. Des personnes qui célébraient le Nouvel An dans une rue festive ont couru se mettre à l'abri, tandis que d'autres continuaient à faire la fête.
Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas au pouvoir à Gaza, ont revendiqué les deux attaques dans une vidéo publiée sur leurs réseaux sociaux, affirmant avoir tiré des roquettes M90 en "réponse aux massacres de civils" perpétrés par Israël.
L'armée israélienne a confirmé l'attaque, sans faire état de victimes ou de dégâts dans un premier temps.
"Avion hostile"
La guerre à Gaza a ravivé les tensions à la frontière entre le Liban et Israël, théâtre quasi quotidien d'échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, mouvement islamiste proche de l'Iran et qui soutient le Hamas.
L'armée israélienne a également annoncé dimanche soir avoir identifié et intercepté une "cible aérienne hostile" en provenance de Syrie, selon elle. Elle dit avoir également intercepté un "avion hostile" qui se dirigeait vers son territoire.
En mer Rouge, l'armée américaine a annoncé dimanche avoir coulé trois bateaux des rebelles yéménites Houthis alliés de l'Iran, accusés d'avoir attaqué un porte-conteneurs. Dix d'entre eux ont été tués par cette attaque de "l'ennemi américain", a confirmé sur X (ex-Twitter) le porte-parole des rebelles Yahya Saree.
Depuis le début de la guerre le 7 octobre, les Houthis affichent leur soutien aux Palestiniens de Gaza en menacent le trafic sur cette voie maritime stratégique.
*Cet article a été modifié par Ahraminfo
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