Une délégation du Hamas se trouve au Caire depuis vendredi pour discuter d'un projet égyptien visant à mettre un terme progressif aux combats.
Alors que les bombardements meurtriers se sont concentrés dans le centre et le sud de la bande de Gaza, des Palestiniens ont accouru vendredi 29 décembre à l'hôpital al-Aqsa, à Deir al-Balah (centre), pour identifier les corps de proches.
Des secouristes portaient des blessés --hommes, femmes et enfants--, aux vêtements tachés de sang. Certains ont été soignés à même le sol. Dehors, Suhair Nasser pleurait en tenant le corps de ses jumeaux, tués la veille dans une frappe israélienne, dit-elle.
"Nous dormions dans la chambre avec deux de mes enfants, mes jumeaux étaient dans une autre pièce. La maison a été bombardée et les décombres sont tombés sur eux", a confié cette femme.
La population "épuisée"
Plus de 21.507 personnes ont été tuées et plus de 55 500 blessés depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza, dont une majorité de femmes et de mineurs, selon le dernier bilan vendredi 29 décembre du ministère de la Santé de Gaza.
Les quelque 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, dont 85% ont dû fuir leur foyer selon l'ONU, continuent d'être confrontés à une situation humanitaire désastreuse.
"La population traumatisée" et "épuisée" s'entasse sur "une parcelle de terre de plus en plus réduite" dans le sud du territoire, a déclaré vendredi 29 décembre sur X le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths.
Israël a imposé un siège complet à la bande de Gaza depuis le 9 octobre, et l'aide humanitaire n'entre qu'au compte-gouttes, après inspection, principalement via le poste-frontière de Rafah.
Face à l'insuffisance criante de l'aide, les Gazaouis sont en "grand danger", a averti l'Organisation mondiale de la santé (OMS), son chef se disant notamment "très préoccupé" par la menace croissante posée par les maladies infectieuses.
"La quantité d'aide acheminée, nécessaire et urgente, continue d'être limitée et rencontre de nombreux obstacles logistiques", a dénoncé le commissaire général de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, rappelant que "toutes les parties" doivent faciliter l'accès de l'aide humanitaire.
Vendredi 29 décembre, l'agence de l'ONU a aussi affirmé qu'un de ses convois d'aide avait été visé par des tirs de l'armée israélienne. Interrogée, l'armée israélienne a indiqué "vérifier" l'information.
Alors que les opérations militaires israéliennes se poursuivent sans répit, une délégation du Hamas est arrivée au Caire selon une source proche du mouvement palestinien pour discuter d'un plan égyptien devant aboutir à un cessez-le-feu, une mince lueur d'espoir.
Doté de trois étapes, le plan égyptien prévoit des trêves renouvelables, des libérations échelonnées d'otages et de prisonniers palestiniens et, à terme, une cessation des hostilités.
Au Caire, la délégation du Hamas doit transmettre "la réponse des factions palestiniennes". Celle-ci "comporte plusieurs observations", notamment "sur les modalités des échanges prévus et le nombre de prisonniers palestiniens qui seront libérés, et sur l'obtention de garanties pour un retrait militaire israélien total" de Gaza, a affirmé à l'AFP un responsable du Hamas ayant requis l'anonymat.
"Nous sommes en contact (avec les médiateurs égyptiens)", a déclaré de son côté jeudi 28 décembre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. "Nous travaillons à tous les ramener", a-t-il dit lors d'une rencontre à Tel-Aviv avec des proches d'otages.
La Cour internationale de justice a en outre annoncé vendredi que l'Afrique du Sud accusait Israël devant cet organe judiciaire des Nations unies de se livrer à des "actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza", des allégations rejetées "avec dégoût" par Israël.
Le Hamas a accusé de son côté Israël d'avoir détruit "plus de 200 sites" historiques et archéologiques sur les 325 que compte la bande de Gaza, selon eux, depuis le début de la guerre.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "sérieusement inquiet quant à une plus grande extension" du conflit, "qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices sur la région entière", selon son porte-parole Stéphane Dujarric.
L'armée israélienne a dit avoir bombardé de nouveau des positions du Hezbollah, dans le sud du Liban, à proximité de la frontière, d'où le mouvement chiite et des groupes alliés effectuent des tirs vers Israël.
*Article modifié par Ahraminfo
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