Les résultats du vote de l'Assemblée générale des Nations Unies pour voter une résolution à « un cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza le 12 décembre 2023.. Photo : AFP
Le vote prévu lundi a été reporté officiellement à mardi matin pour permettre de poursuivre les négociations et éviter une nouvelle impasse, dix jours après un véto américain.
Le 8 décembre, malgré la pression inédite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, les Etats-Unis avaient bloqué l'adoption d'une résolution appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » dans la bande de Gaza le 7 octobre.
La semaine dernière, l'Assemblée générale a elle adopté cette même résolution, mais de manière non contraignante, par 153 voix pour, 10 contre et 23 abstentions, sur 193 Etats membres.
Fort de ce soutien écrasant, les pays arabes ont annoncé une nouvelle tentative au Conseil de sécurité, à l'issue incertaine.
Un projet de texte préparé par les Emirats arabes unis, obtenu dimanche par l'AFP, appelait « à une cessation urgente et durable des hostilités pour permettre un accès sans entrave de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza ».
Mais selon des sources diplomatiques, un nouveau texte modifié est désormais sur la table, pour tenter de s'approcher d'un compromis.
Le report du vote à mardi « signifie qu'il y a des négociations sur le texte, probablement pour éviter un nouveau véto ou plusieurs » mais « chaque heure, chaque jour qui passe, des civils à Gaza meurent », a commenté sur X la secrétaire générale d'Amnesty International, Agnès Callamard.
Le Conseil discute également les termes d'un système de surveillance de l'aide humanitaire entrant à Gaza.
Dans une lettre envoyée lundi au président du Conseil, vue par l'AFP, Antonio Guterres évoque trois options pour permettre l'application de la résolution du 15 novembre qui réclamait des "pauses" humanitaires de quelques jours pour permettre l'accès de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien.
Notant que « les conditions pour l'acheminement efficace de l'aide humanitaire n'existent plus », le secrétaire général envisage dans une première option un renforcement de la présence du personnel humanitaire de l'ONU sur le terrain pour permettre une « présence de l'ONU plus robuste ».
Deuxième proposition, il évoque une mission d'observateurs civils de l'ONU ou d'une tierce partie. Et enfin, « pour surveiller le respect de pauses/cessez-le-feu humanitaires, des observateurs militaires de l'ONU, non armés, pourraient être déployés », estime-t-il, notant que les trois options nécessiteraient des "mandats clairs" du Conseil.
« Plus de souffrances »
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Conseil est sous le feu des critiques, n'ayant réussi qu'à adopter mi-novembre un texte appelant à des « pauses humanitaires ». Cinq autres projets de résolution ont été rejetés, dont deux en raison de veto américains.
Le président Joe Biden a depuis estimé qu'Israël risquait de perdre le soutien de la communauté internationale en raison de ses bombardements « aveugles » sur la bande de Gaza.
Interrogé sur la possibilité d'une abstention américaine au Conseil, pour permettre au texte d'être adopté, le porte-parole du Département d'Etat américain Matthew Miller a dit lundi ne pas vouloir «spéculer».
« Nous sommes en plein milieu du processus de négociations », a-t-il indiqué.
Les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes, mais régulièrement ignorées par les pays concernés.
Israël a déjà répété avec insistance qu'un cessez-le-feu était « inacceptable ».
Le ministère de la Santé palestinien à Gaza a annoncé lundi que les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza avaient fait 19.453 morts depuis le début de la guerre, majoritairement des femmes, des enfants et des adolescents.
*Article modifié par Ahraminfo
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