L'armée israélienne (IDF) doit trouver un moyen de réduire l'intensité des frappes, a suggéré Jake Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale, attendu en fin de journée à Jérusalem, où il restera vendredi pour des entretiens avec le Premier ministre Netanyahu notamment.
Le conseiller de la Maison Blanche va évoquer le besoin de mener des frappes "plus précises afin de réduire les pertes civiles", selon John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
Semblant faire écho à cette demande, l'armée israélienne a indiqué avoir mené jeudi des "interventions ciblées" sur plusieurs sites aux alentours de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Le secrétaire d'Etat à la défense Lloyd Austin est également attendu sous peu en Israël tandis que la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, doit se rendre au Liban samedi et en Israël dimanche.
En attendant, le nombre des victimes palestiniennes approche désormais 18.800, à 70% des femmes, des enfants et adolescents, d'après le ministère de la Santé à Gaza.
Après la récente résolution non contraignante massivement adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza, le ballet diplomatique s'intensifie.
Fervents soutiens des israéliens, les Etats-Unis ont exprimé ces derniers jours leur impatience, le président Joe Biden évoquant des "bombardements aveugles" et une possible "érosion" du soutien occidental à Israël.
- "Jusqu'au bout" -
De violents affrontements au sol ont été observés pendant la nuit autour de Deir al-Balah (centre), à l'est de Bani Suhaila, ou autour du camp de Khan Younès par des journalistes de l'AFP.
D'après Keren Hajioff, porte-parole de l'armée, les troupes ont trouvé "de vastes dépôts d'armes et des tunnels dans de multiples écoles".
Israël soutient que le Hamas utilise des infrastructures civiles pour mener des attaques contre son territoire, ce que le mouvement islamiste dément.
L'armée a également déploré la mort d'un soldat dans le sud de la bande de Gaza, portant à 116 le bilan des combattants israéliens morts dans le territoire palestinien.
Des sirènes ont de nouveau retenti jeudi.
Les dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont répété mercredi que leur pays poursuivrait "jusqu'au bout" sa guerre.
Mais le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a qualifié d'"illusion" tout plan d'après-guerre qui imaginerait Gaza sans son organisation et les autres "mouvements de résistance".
Dans un discours depuis le Qatar où il est basé, M. Haniyeh s'est toutefois dit ouvert à des discussions sur "une voie politique qui assurera le droit des Palestiniens à un Etat indépendant avec Jérusalem pour capitale".
Une éventualité que l'ambassadrice israélienne au Royaume-Uni, Tzipi Hotovely, a rejetée avec force jeudi lors d'une interview sur la chaîne britannique Sky News.
- "Où est la zone de sécurité?" -
Dans la bande de Gaza, les civils sont acculés dans des zones toujours plus petites, cherchant désespérément à échapper aux frappes.
Environ 85% des 2,4 millions d'habitants du petit territoire ont été déplacés, beaucoup plusieurs fois depuis le début de l'offensive israélienne.
L'ONU ne cesse de répéter que l'aide est insuffisante et que la surpopulation dans les camps où se réfugient des dizaines de milliers de déplacés entraîne des maladies, en plus de la faim et du manque de soins.
Cogat, l'organisme du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles palestiniennes, assure toutefois sur X (ex-Twitter) que l'armée a permis des "pauses à des fins humanitaires pour permettre aux civils de reconstituer leurs stocks tels que de la nourriture et l'eau".
La violence s'est par ailleurs intensifiée en Cisjordanie occupée, avec environ 270 Palestiniens tués par les tirs israéliens et les attaques des colons depuis le 7 octobre, selon des responsables palestiniens. L'Autorité palestinienne a évoqué jeudi dix nouveaux morts lors d'un raid israélien.
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