Traité en paria par les Occidentaux et visé par un mandat d'arrêt de la Coup pénale internationale pour la "déportation" d'enfants ukrainiens, Vladimir Poutine réservaient ses rares voyages à l'étranger à ses plus proches alliés.
Il était par exemple absent des dernières grandes rencontres internationales: le sommet du G20 en Inde en septembre et celui des BRICS en Afrique du Sud en août. M. Poutine avait expliqué éviter ces réunions pour ne pas "causer de problème" aux organisateurs.
Avec l'échec de la grande contre-offensive estivale ukrainienne sur le front, l'absorption du choc des sanctions occidentales par l'économie russe et l'attention internationale focalisée sur Gaza et Israël, M. Poutine semble plus confiant.
"Les visites de travail du président Poutine aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite auront lieu demain. Tout cela se déroulera en une seule journée", a précisé mardi aux journalistes le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
Selon lui, M. Poutine abordera lors de cette visite "les relations bilatérales", "l'agenda international", "le conflit israélo-palestinien", ainsi que les réductions de la production de pétrole dans le cadre de l'Opep+ dont la Russie est membre.
S'agissant de la guerre à Gaza, le président russe s'est montré à plusieurs reprises critique d'Israël depuis le début de la guerre avec le Hamas, dénonçant la "catastrophe" humanitaire à Gaza et appelant à la création d'un Etat palestinien. Un message qu'il devrait marteler lors de ce déplacement dans le monde arabe.
Lors d'un sommet virtuel du G20 à ce sujet fin novembre, il avait accusé les Occidentaux de faire preuve d'indignation sélective en dénonçant son offensive en Ukraine, les interpellant sur l'"extermination des civils en Palestine".
Pour ce qui est du pétrole, la Russie a annoncé la semaine dernière son intention de renforcer sa coupe dans la production au moins jusqu'à fin mars 2024 pour "stabiliser les prix", en coordination avec l'Arabie saoudite, puissante partenaire au sein de l'Opep+, collectif réunissant les principaux pays exportateurs de pétrole.
Le Kremlin n'a pas indiqué si le président russe se rendra à la COP28, la conférence internationale sur le climat qui se déroule actuellement aux Emirats.
Iran, Chine, Asie centrale
Après sa visite au Moyen-Orient, Vladimir Poutine recevra jeudi en Russie le président iranien Ebrahim Raïssi pour des pourparlers.
"Il y aura des pourparlers russo-iraniens le 7 décembre", a indiqué aux journalistes le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, interrogé sur les dates de la visite.
M. Poutine s'était rendu en Iran en juillet 2022, tandis que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait été reçu à Téhéran en octobre dernier pour des discussions avec les dirigeants de la région.
Selon l'agence de presse officielle iranienne Irna, M. Raïssi se rend à Moscou à la tête d'une "délégation politico-économique de haut rang".
"Les questions bilatérales, y compris les interactions économiques, ainsi que les discussions sur les questions régionales et internationales, en particulier la situation à Gaza, figureront en bonne place à l'ordre du jour de ce voyage d'une journée", a ajouté l'agence iranienne.
Les Occidentaux accusent l'Iran de participer à l'effort de guerre russe en lui fournissant de grandes quantités de drones explosifs Shahed et d'autres armements, dont la Russie se sert pour mener sa campagne de bombardements massifs des villes ukrainiennes.
Avant cette séquence diplomatique, Vladimir Poutine s'était rendu en octobre en Chine, chez son allié Xi Jinping en Chine, en marge du forum des Nouvelles routes de la soie. Une visite qui avait été l'occasion pour les deux dirigeants d'afficher leur proximité.
Quelques jours auparavant, il s'était rendu au Kirghizstan, autre pays allié de Moscou, pour son premier voyage à l'étranger depuis le mandat d'arrêt émis par la CPI.
Entre la pandémie et l'offensive en Ukraine, M. Poutine limite ses déplacements depuis bientôt quatre ans.
Lien court: