Après le veto de la Russie à la prolongation de 9 mois du mécanisme transfrontalier de l’Onu permettant, depuis 2014, sans l’accord de Damas, l’acheminement de l’aide humanitaire aux zones rebelles du nord-ouest de la Syrie, le gouvernement syrien a annoncé autoriser l’Onu à utiliser ce point de passage crucial pour 6 mois. Mais la lettre des autorités syriennes renferme « deux conditions inacceptables », selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’Onu, qui s’inquiète de l’interdiction imposée de parler à des entités désignées comme « terroristes » et de la « supervision » de ses opérations par d’autres organisations. Dans ce contexte, les passages des convois de l’Onu interrompus le 10 juillet n’ont pas repris.
« Nous continuons notre engagement concernant les termes évoqués dans cette lettre », a déclaré lundi, devant le Conseil de sécurité, Ramesh Rajasingham, haut-responsable de l’OCHA, rappelant ses principes d’« humanité, d’impartialité, de neutralité et d’indépendance ». L’OCHA poursuivra « cet engagement pour assurer que nous avons des modalités de travail qui nous permettent de remplir notre mandat de manière conforme à nos principes », a-t-il insisté. D’ici là, les convois de l’Onu utilisent 2 autres points de passage entre la Turquie et la Syrie, Bab Al-Salama et Al-Rai, autorisés par le président Bachar Al-Assad après les séismes de février, sans les mêmes conditions. Mais cette autorisation expire le 13 août et Bab Al-Hawa voyait transiter 85 % de l’aide humanitaire de l’Onu vers les zones rebelles, un volume que les deux autres passages ne peuvent pas compenser, selon l’Onu.
L’ambassadeur syrien à l’Onu, Bassam Sabbagh, a, lui, assuré lundi que son gouvernement était « totalement ouvert à une coopération bilatérale avec les Nations-Unies » concernant l’autorisation d’utiliser Bab Al-Hawa. « Nous n’avons pas imposé de conditions », a-t-il assuré.
Selon l’Onu, 4 millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie, des femmes et des enfants pour la plupart, ont besoin d’aide humanitaire pour survivre après des années de conflit, de chocs économiques, d’épidémies et de pauvreté grandissante aggravée par des séismes dévastateurs. Le mécanisme, qui a expiré le 10 juillet, permettait d’aider environ 2,5 millions de personnes chaque mois.
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