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Au Yémen, les espoirs de paix s’éloignent

Maha Salem avec agences, Lundi, 25 mai 2015

Les pourparlers de Genève sur le Yémen ont été reportés sine die, les conditions nécessaires pour rassembler les protagonistes de la crise autour d'une table de négociations n'étant pas réunies.

Au Yémen, les espoirs de paix s’éloignent
Les combats ont obligé des milliers à fuir le Yémen. (Photo : Reuters)

Comme prévu, les négociations entre les partis en conflit au Yémen, qui devai­ent avoir lieu le 28 mai à Genève sous l’égide de l’Onu, ont été reportées. Aucune autre date ni raison n’ont été annoncées. Il était toutefois clair que l’on se dirigeait vers un échec cuisant. Déjà, le gouvernement yéménite avait exigé plusieurs conditions pour accepter la participation de tous les partis à la table des négociations. Tout d’abord, il a conditionné un retrait des rebelles chiites des régions qu’ils ont conquises dans le pays. L’ambassadeur yéménite à l’Onu, Khaled Alyemany, a ainsi précisé : « Il s’agit de convaincre les Houthis de renoncer à ce qu’ils font et de faire partie d’un règlement. Les Houthis devaient d’abord cesser leurs opérations et comprendre que les Yéménites ne les accep­teront pas de force ». Ce dernier a aussi rejeté l’idée de sus­pendre les raids de la coalition pendant toute éventuelle négo­ciation. Le porte-parole du gou­vernement, Rajah Badi, avait, lui aussi, déclaré que son gou­vernement n’irait pas à Genève sans un début d’application de la résolution 2 216 du Conseil de sécurité de l’Onu comme signe de « bonne volonté ». Adoptée en avril dernier, cette résolution presse les Houthis à se retirer des villes et des terri­toires qu’ils ont conquis depuis le lancement de leur offensive et leur impose un embargo sur les armes.

Des conditions que les Houthis ne sont pas près d’ac­cepter. Et comme chaque camp campe sur ses positions, le dia­logue n’a plus lieu d’être. « Il était prévisible que les Houthis et leurs alliés rejettent les condi­tions du régime yéménite. Ils avancent sur le terrain et ne trouvent aucune raison pour céder leurs acquis », explique Dr Eman Ragab, analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram au Caire. D’ailleurs, selon l’analyste, « le statu quo convient bien aux Houthis : Les civils fuient leurs domiciles, il devient alors facile aux rebelles de s’emparer des villes vidées de leur population ».

Alors que se tenaient les der­nières tractations sur les négo­ciations de Genève, la coalition arabe conduite par l’Arabie saoudite intensifiait ses raids contre les rebelles Houthis sur l’ensemble du territoire yémé­nite, ciblant particulièrement la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis. Les frappes ont en outre visé des camps de l’armée, tenus par des partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, dans la région de Saada, fief des Houthis, et à Amrane, dans le nord, selon des témoins. La coa­lition a aussi ciblé les Houthis dans le sud, où les combats se poursuivent entre les rebelles et les partisans du président yémé­nite Abd-Rabbo Mansour Hadi, réfugié en Arabie saoudite.

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