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Trafic d'espèces protégées en Guyane française: prison avec sursis pour quatre prévenus

AFP , Jeudi, 26 septembre 2024

scorpions
Trois des prévenus avaient tenté d’expédier des colis à destination de la métropole avec à l'intérieur des mygales, scorpions, arthropodes et autres scolopendres pour certains dangereux. Photo : AFP

En France quatre hommes poursuivis pour avoir acquis et élevé illégalement des espèces protégées parfois dangereuses comme des mygales et des veuves noires, provenant de Guyane française, ont été condamnés jeudi à Strasbourg (nord-est) à des peines de prison avec sursis.

Trois des prévenus avaient tenté d'expédier, lors d'un voyage dans le territoire français d'Amérique du Sud en 2022, des colis à destination de la métropole. A l'intérieur, les douanes avaient découvert des mygales, scorpions, arthropodes et autres scolopendres, pour certains dangereux.

L'enquête avait abouti en avril dernier au placement en garde à vue de plusieurs personnes et à 14 perquisitions menées en différents endroits du territoire français.

Au total 97 mygales, 1.000 veuves noires au venin potentiellement mortel, ainsi que des reptiles (cinq boas, quatre pythons), 22 scorpions, des tortues et deux grenouilles à flèche empoisonnée, avaient été découverts.

Le principal prévenu, originaire de la ville de Colmar (nord-est), a été condamné, conformément aux réquisitions du procureur, à huit mois de prison avec sursis. Il devra s'acquitter d'une contravention de 1.000 euros pour défaut d'identification d'animaux.

L'homme encourait au maximum trois ans de prison et 150.000 euros d'amende.

Le tribunal correctionnel de Strasbourg l'a notamment reconnu coupable de détention non autorisée de 32 mygales et de trois tortues d'Hermann. Il a en revanche été relaxé de l'accusation de ramassage irrégulier d'espèces en Guyane et de mise en danger de la vie d'autrui.

L'homme avait été titulaire du certificat de capacité d'élevage d'animaux non domestiques mais avait cessé de remplir ses registres depuis 2016.

Trois autres prévenus ont été condamnés à des peines allant de trois à six mois de prison avec sursis, essentiellement pour absence du certificat d'élevage. Trois autres hommes ont été condamnés à 1.000 euros d'amende.

"Ce sont des condamnations adaptées, conformes à d'autres jurisprudences", a commenté pour l'AFP Me François Zind, avocat d'Alsace nature environnement et de l'Association de sauvegarde et de protection animale (Aspa), parties civiles.

Les sept hommes, âgés de 31 à 68 ans, devront verser au total 9.000 euros à six parties civiles au titre des dommages et intérêts.

Lors de l'audience le 12 septembre, deux des prévenus avaient aussi reconnu avoir rapporté de Guyane des araignées dans leurs bagages.

Un agent de l'Office français de la biodiversité (OFB) avait regretté qu'en Guyane, "sur certains sentiers fréquentés, en termes de biodiversité, ça a bien chuté".

En 2023, 31.396 spécimens ont été saisis en France dont 24.000 produits issus d'espèces protégées, selon l'OFB.

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