Mardi, 10 décembre 2024
International > Monde >

L'Unesco publie son rapport sur les journalistes tués en zones de conflits, Gaza enregistre un niveau jamais vu

Ahraminfo , Samedi, 02 novembre 2024

A l'occasion de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour ces crimes, un rapport de l’Unesco affirme que 85 % des meurtres de journalistes recensés depuis 2006 sont considérés comme non punis.

s
Selon un rapport de l'UNESCO, entre 2006 et 2024, plus de 1 700 journalistes ont été tués dans le monde, et environ 85 % des affaires n'ont pas été portées devant les tribunaux.

Un rapport publié par l’Organisation des Nations-Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) samedi 2 novembre révèle que 85 % des crimes de meurtre dont sont victimes des journalistes passent impunis. Ce rapport biannuel de l'Unesco aborde le thème de la protection et la sécurité des journalistes en temps de guerre. 

Le rapport est publié à l'occasion de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour ces crimes.

D'après le rapport, entre 2006 et 2024, plus de 1 700 journalistes ont été tués dans le monde et environ 85 % de ces crimes n'ont pas été portés devant les tribunaux.

​« En 2022 et 2023, un journaliste a été tué tous les quatre jours simplement pour avoir fait son travail essentiel de recherche de la vérité. Dans la grande majorité des cas, personne ne sera jamais tenu responsable », a déclaré Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco.

Elle a appelé tous les Etats membres « à faire davantage pour garantir que ces crimes ne restent jamais impunis.

Le rapport relève la persistance d’un taux très élevé d’impunité pour les meurtres de journalistes : 85 % de tous les meurtres enregistrés par l’organisation depuis 2006 sont considérés comme non résolus.

Si l’Unesco constate une tendance à l’amélioration – le taux était de 89 % il y a six ans et de 95 % il y a douze ans –, les Etats doivent considérablement accroître leurs efforts pour dissuader de nouveaux crimes contre les journalistes.

Gaza enregistre un niveau jamais vu 

Dans son commentaire sur la plateforme X, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a noté samedi 2 novembre que les journalistes à Gaza ont été tués « à un niveau jamais vu dans aucun conflit des temps modernes », ajoutant que l'interdiction en cours d'empêcher les journalistes internationaux à Gaza « étouffe encore plus la vérité ».

Guterres a souligné que Gaza a connu le plus grand nombre d'assassinats de journalistes et de travailleurs des médias dans une guerre depuis des décennies.

Il a appelé les gouvernements à prendre des mesures urgentes pour protéger les journalistes, enquêter sur les crimes commis à leur encontre et poursuivre les auteurs.

Selon Cheikh Niang, président du Comité des droits inaliénables du peuple palestinien de l'ONU et représentant permanent du Sénégal auprès des Nations-Unies, depuis octobre 2023, au cours des 380 derniers jours, plus de 130 journalistes palestiniens ont été tués par les forces israéliennes à Gaza. Il s'agissait de voix qui faisaient état de possibles crimes de guerre, réduites au silence avant que leurs histoires ne puissent être pleinement racontées.

Toujours à Gaza, l'accès à l'information a été sévèrement restreint. Des journalistes ont été tués, des salles de rédaction détruites, la presse étrangère bloquée et des communications coupées. Les forces israéliennes, en tant que puissance occupante, ont systématiquement démantelé l'infrastructure médiatique palestinienne. Ils font taire les voix par le biais de restrictions, de menaces, d'assassinats ciblés et de censure.

Les journalistes à Gaza continuent de couvrir la crise humanitaire, souvent au péril de leur vie, fournissant au monde une image précise de la tragédie qui se déroule. Nous rendons hommage à leur courage et reconnaissons que leur perte réduit au silence leurs histoires et limite considérablement l'accès du public à la vérité.

Les femmes particulièrement ciblées 

Le rapport soulève en outre le fait alarmant que le nombre de femmes journalistes tuées est à son plus haut niveau depuis 2017, avec 14 tuées.

Plus que les années précédentes, les femmes journalistes ont été particulièrement ciblées par ces meurtres en 2022. L'organisation a comptabilisé dix meurtres de femmes journalistes au cours de cette seule année.

Parmi les victimes, la journaliste mexicaine Maria Guadalupe Lourdes Maldonado López, abattue par arme à feu à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Ou encore la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, tuée lors d'un raid israélien, alors qu'elle couvrait des affrontements en Cisjordanie occupée.

 

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique