Le gouvernement taliban a annoncé mardi 30 juillet, avoir coupé tout lien avec des ambassades d'Afghanistan sises dans des pays occidentaux restées loyales à l'ancien régime.

Malgré la reconquête du pouvoir par les talibans en août 2021, des ambassades continuaient de fonctionner avec du personnel diplomatique loyal à la République instaurée durant l'occupation des forces occidentales jusqu'à leur départ dans la précipitation.

Curiosité diplomatique, ces missions délivraient notamment des passeports et des visas au nom du nouvel Etat, l'Emirat islamique d'Afghanistan (EIA), instauré il y a près de trois ans par les talibans et jusqu'ici reconnu par aucun pays.

Mais les talibans ont nommé dans divers pays, notamment voisins, des ambassadeurs ou chargés d'affaires.

Le ministère des Affaires étrangères a indiqué mardi "ne plus endosser la responsabilité" de la délivrance notamment de passeports ou de visas par des missions diplomatiques non reconnues par Kaboul.

Il s'agit notamment des ambassades d'Afghanistan en France, Belgique, Suisse, Grande-Bretagne, Allemagne, Autriche, Italie, Grèce, Pologne, Suède, Norvège, Canada ou Australie.

"Le ministère des Affaires étrangères a appelé de manière répétée les missions consulaires européennes à coopérer avec Kaboul", affirme son communiqué. "Hélas, la plupart des activités de ces missions sont menées de manière arbitraire et sans coordination".

Les Afghans exilés devront traiter avec les missions diplomatiques affiliées à l'Emirat islamique d'Afghanistan, comme celles au Pakistan, en Chine ou en Russie.

Les ambassades restées fidèles à l'ancien régime se trouvent confrontées à de grandes difficultés financières et à une hémorragie de leur personnel. Les frais des formalités consulaires leur permettaient de conserver quelques financements.

Le ministère des Affaires étrangères n'a pas répondu dans l'immédiat à des questions de l'AFP sur l'avenir des ambassades avec lesquelles les liens sont coupés.

Arrivés au pouvoir après 20 ans d'insurrection armée, les talibans tentent toujours d'être reconnus comme les représentants légitimes de l'Afghanistan sur la scène internationale.

Le pays d'Asie centrale n'a toujours pas retrouvé son siège aux Nations unies et reste largement considéré comme paria par la communauté internationale, en raison surtout des graves discriminations à l'égard des femmes.