Archives - Un manifestant tient une affiche du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’un rassemblement commémorant la Nakba, ou l’expulsion des Palestiniens de leur patrie par le régime israélien en 1948. Photo : AP
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’exprime mercredi 24 juillet devant le Congrès dans l’espoir de renforcer le soutien des Etats-Unis à la poursuite de sa guerre contre Gaza. Alors même que l’administration Biden l’exhorte à se concentrer sur la conclusion d’un accord mettant fin à cette guerre dévastatrice qui perdure depuis neuf mois.
Netanyahu est assuré d’un accueil chaleureux de la part des législateurs républicains qui ont organisé son discours à la Chambre des représentants, une apparition faisant de lui le premier dirigeant étranger à s’adresser quatre fois à une réunion conjointe du Congrès, dépassant Winston Churchill.
Mais de nombreux démocrates et indépendants envisagent de boycotter sa comparution. Les absences les plus notables seront derrière Netanyahu puisque la vice-présidente Kamala Harris, qui est présidente du Sénat et qui siège traditionnellement derrière le dignitaire qui parle, affirme qu'un voyage prévu de longue date l'éloignera.
Les Républicains ont considéré l’absence de Harris – la favorite démocrate à la présidence – comme un signe de déloyauté envers un allié. Mais le colistier de Donald Trump, JD Vance, a déclaré que faire campagne l'empêcherait également de se présenter au discours du leader israélien.
Le sénateur du Vermont, Bernie Sanders, a condamné le prochain discours de Netanyahu devant le Congrès américain, le qualifiant de « criminel de guerre » présidant un « gouvernement d’extrême droite ».
« Ce sera la première fois dans l’histoire américaine qu’un criminel de guerre se verra accorder cet honneur », avait-il déclaré mardi au Sénat, affirmant que Netanyahu « ne devrait pas être le bienvenu au Congrès américain ».
Pour sa part, le député démocrate, Jerrold Nadler, le représentant juif de New York qui a qualifié Netanyahu de « pire dirigeant de l’histoire juive », a toutefois annoncé qu'il assisterait au discours de Netanyahu, déclarant : « Je sens que ma voix a plus d'impact dans la salle, obligeant le Premier ministre à rendre des comptes ».
De nombreux démocrates qui soutiennent Israël mais ont critiqué Netanyahu considèrent ce discours comme un effort républicain pour se présenter comme le parti le plus fidèle à Israël et pour offrir au Premier ministre un sursis politique bien nécessaire.
"Je ne connais pas toutes les motivations qui ont poussé le président Johnson à lancer cette invitation, mais il voulait clairement jeter une bouée de sauvetage politique à Netanyahu, dont la popularité est très faible en Israël en ce moment", a déclaré mardi le sénateur Chris Van Hollen, parmi les dizaines de démocrates prêts à boycotter.
Mardi, des manifestants contre la guerre à Gaza ont organisé un sit-in devant un bâtiment du Congrès avant le discours du Premier ministre israélien, et la police du Capitole a procédé à de nombreuses arrestations.
D’autres manifestants se sont rassemblés devant l’hôtel où réside Netanyahu, lundi soir et mardi après-midi, alors que des centaines de membres de l’organisation Jewish for Peace se sont rassemblés dans le bâtiment Cannon, qui abrite les bureaux des membres de la Chambre des représentants, portant des T-shirts rouges sur lesquels était écrit « Pas en notre nom » et déployant des pancartes et scandant « Laissez Gaza vivre ! ».
Le président de la Chambre, Mike Johnson, a mis en garde contre une « politique de tolérance zéro » pour tout signe de troubles dans le bâtiment du Capitole.
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