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France : le RN arrive à l'Assemblée après sa déconvenue électorale

AFP , Mercredi, 10 juillet 2024

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Marie-Caroline Le Pen, membre du Rassemblement national d’extrême droite (RN) et candidate au deuxième tour des élections législatives, place des dépliants de campagne politique dans une boîte aux lettres à Brains-Sur-Gée, dans l’ouest de la France. Photo : AFP

Premier parti de France après les européennes, mais troisième bloc à l'Assemblée après les législatives, le parti d'extrême droite Rassemblement national fait sa rentrée mercredi matin au Palais Bourbon, siège de la chambre basse du Parlement, avec la présidentielle de 2027 en ligne de mire.

Malgré un "front républicain" plus robuste qu'attendu au second tour des législatives dimanche dernier, le parti et ses alliés devraient compter 143 députés, dont au moins 123 devraient siéger dans le groupe RN présidé par Marine Le Pen.

Le RN est en nette progression puisqu'il avait fait élire 89 députés en 2022, mais il est loin de la majorité qu'il espérait à l'issue du 1er tour des législatives le 30 juin.

Le président du parti Jordan Bardella, 28 ans, a reconnu des "erreurs" après le résultat surprise de ces législatives anticipées et a dit prendre sa part de responsabilité dans cette déconvenue électorale, tandis que le directeur général du parti Gilles Pennelle a démissionné.

Confronté au "barrage républicain" de l'ensemble des autres formations politiques, le RN reste en dehors de toutes les tractations en cours pour désigner un Premier ministre et former un gouvernement. Il siégera dans l'opposition.

Ces conciliabules sont dominés par le débat à gauche sur le meilleur profil pour le poste de Premier ministe. Arrivé en tête aux législatives - mais très loin de la majorité absolue -, le Nouveau Front populaire (NFP, gauche et écologistes) estime qu'il lui revient de désigner le chef du gouvernement.

- "Je suis prêt" -

Mais la bataille fait rage entre ses deux principales composantes, une France insoumise (LFI, gauche radicale) à peu près stable entre 70 et 80 élus, et un Parti socialiste (PS) revigoré.

"Je suis prêt à assumer cette fonction", a lancé le premier secrétaire du PS Olivier Faure mardi. Une réponse à l'activisme de LFI et de son leader Jean-Luc Mélenchon qui revendique le poste pour un membre de sa garde rapprochée.

Poings levés, embrassades, congratulations et grands sourires, les députés de gauche sont arrivés mardi à l'Assemblée nationale en vainqueurs mais en ordre dispersé.

Le bloc de gauche disposera de 190 à 195 sièges, soit une centaine de députés en dessous de la majorité absolue, mais il dit être en mesure de trouver des majorités de projets tout en affirmant qu'il appliquera le programme du Nouveau Front populaire.

Jean-Luc Mélenchon a aussi proposé d'agir par décrets pour faire passer certaines de ses mesures.

Régime dominé par la fonction présidentielle, la France est contrainte de faire un apprentissage rapide du parlementarisme.

Elle avait déjà connu trois cohabitations entre un président et un Premier ministre de bords différents, elle est aujourd'hui confrontée à une Assemblée nationale composée de trois blocs principaux, sans majorité absolue.

Les leaders de gauche promettent de soumettre à Emmanuel Macron un nom pour Matignon d'ici au début de la semaine prochaine. Le chef de l'Etat de son côté s'envole pour Washington, où il doit participer pendant deux jours à un sommet de l'Otan.

Il est resté silencieux depuis l'annonce des résultats dimanche et a maintenu en place, pour l'instant, le Premier ministre Gabriel Attal.

En attendant, les socialistes devraient reconduire à la tête de leur groupe le député des Landes (sud-ouest) Boris Vallaud.

A droite, les députés du parti Les Républicains (LR, conservateurs) sont également attendus au Palais Bourbon mercredi, sous la direction de Laurent Wauquiez qui y effectue son grand retour.

Au cours de la campagne électorale, le parti de droite a tenu une position "ni RN ni LFI" après la défection de son président Eric Ciotti, qui s'est allié au parti lepéniste.

Entre 30 et 40 députés élus avec l'étiquette LR se réuniront mercredi pour désigner leur président et changer le nom de leur groupe, sur la soixantaine de députés de droite élus le 7 juillet. A droite aussi, les divisions affleurent.

Plusieurs ténors de la droite demandent aussi que le Premier ministre soit désigné parmi les LR dans le cadre d'un accord avec le camp présidentiel.

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