Un porte-parole du gouvernement taliban à Kaboul. Photo : AFP
Les autorités talibanes ont affirmé lundi qu'elles discuteraient avec la communauté internationale des sanctions imposées à l'Afghanistan, lors d'une conférence organisée par les Nations unies à Doha, à laquelle elles participent pour la première fois.
La réunion de deux jours, qui a débuté dimanche au Qatar, est la troisième du genre organisée dans le riche émirat gazier en un peu plus d'un an, et la première à inclure les autorités talibanes qui ont pris le pouvoir en 2021.
La délégation du gouvernement de Kaboul abordera lundi les "sanctions financières et bancaires" et les "défis" qu'elles posent à l'économie afghane, a indiqué Zakir Jalaly, un haut responsable du ministère des Affaires étrangères, sur X.
Le porte-parole de la délégation, Zabihullah Mujahid, avait donné le ton dimanche, en s'adressant aux responsables onusiens et aux plus de 20 envoyés spéciaux participant aux pourparlers.
"Les Afghans se demandent pourquoi ils subissent des sanctions unilatérales et multilatérales", a-t-il déclaré en se demandant s'il s'agit d'une "pratique équitable" après "des guerres et une insécurité pendant près d'un demi-siècle en raison des invasions et des ingérences étrangères".
Les pourparlers à Doha visent à discuter d'un engagement accru de la communauté internationale dans ce pays pauvre de plus de 40 millions d'habitants et d'une réponse plus coordonnée notamment sur les questions économiques et la lutte contre les stupéfiants.
Depuis leur retour au pouvoir, les autorités talibanes n'ont été officiellement reconnues par aucun pays.
Elles appliquent une interprétation ultra-rigoriste de l'islam, multipliant les mesures liberticides à l'encontre des femmes, une politique qualifiée d'"apartheid de genre" par l'ONU.
Leur participation à la réunion à Doha, conditionnée à l'exclusion des représentants de la société civile, a suscité les critiques des organisations de défense des droits humains.
Les autorités talibanes ont affirmé à plusieurs reprises que les droits de tous les citoyens étaient garantis sous la loi islamique.
Les diplomates devraient "trouver des moyens d'interaction et de compréhension plutôt que de confrontation", malgré les différences "naturelles" de politique, a estimé Zabihullah Mujahid, en soulignant que "l'Emirat islamique d'Afghanistan souhait(ait) s'engager de manière constructive avec les nations occidentales".
"Comme tout Etat souverain, nous défendons certaines valeurs religieuses et culturelles, et des aspirations publiques qui doivent être reconnues", a-t-il ajouté.
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