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France: le gouvernement veut dissoudre un syndicat d'étudiants proche de l'extrême droite

AFP , Mercredi, 19 juin 2024

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Le ministre français de l’Intérieur et de l’Outre-mer Gerald Darmanin. Photo : AFP

En France le gouvernement a annoncé mercredi souhaiter dissoudre un syndicat d'étudiants proche de l'extrême droite connu pour ses actions violentes, très actif dans les années 70 et récemment réactivé, à onze jours du premier tour des élections législatives où l'extrême droite part en tête.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a ainsi affirmé qu'il allait "proposer au président de la République" Emmanuel Macron la dissolution du GUD (Groupe union défense).

"C'est un groupe très ami avec beaucoup de gens du Rassemblement national", le principal parti d'extrême droite, sorti vainqueur en France des élections européennes du 9 juin, "Ce sont des gens qui pensent qu'il y a une suprématie blanche, qui portent des propos antisémites extrêmement graves", a-t-il ajouté sur BFMTV, précisant travailler sur ce dossier depuis "neuf mois".

"Je n'ai pas attendu cette élection législative", a-t-il poursuivi. Selon une source proche du dossier, le décret de dissolution ne sera pas présenté mercredi en Conseil des ministres et la procédure de contradictoire a été engagée.

Le GUD est un syndicat étudiant, "marque" historique de l'extrême droite française née en 1968 à l'université parisienne d'Assas, est reconnaissable à son emblème du rat noir belliqueux et ses drapeaux noirs marqués de la croix celtique.

Jamais dissous mais en sommeil depuis 2017, il avait annoncé son retour fin 2022.

"Ils sont prêts à tout pour essayer de ralentir l'avancée du RN en annonçant la dissolution du GUD. Cette manoeuvre montre vraiment le désespoir de ce gouvernement", a réagi sur X Logan Djian, ex-dirigeant du GUD, condamné en 2022 à cinq ans de prison dont deux ferme pour la violente agression d'un ancien responsable du syndicat d'extrême droite.

De son côté le président du Rassemblement national et prétendant au poste de Premier ministre Jordan Bardella a assuré mercredi qu'il dissoudrait "toutes les organisations d'ultragauche et d'ultradroite" s'il devait arriver au pouvoir, y compris le GUD.

"Si demain je suis à la tête du pays, je n'aurai aucune forme de tolérance à l'égard de ceux qui se livrent à de la violence dans notre pays", a-t-il martelé.

Connu pour ses actions violentes, le GUD revient régulièrement sous les feux de l'actualité.

Loïk Le Priol, ancien "gudard", est ainsi le principal suspect dans le meurtre en mars 2021 de l'ex-international de rugby argentin Federico Martin Aramburu.

La semaine dernière, quatre militants d'ultradroite ont été condamnés pour leur participation à une agression homophobe à Paris alors qu'ils "fêtaient" la victoire du RN aux élections européennes.

Parmi eux se trouvait Gabriel Loustau, 23 ans, une figure du GUD et fils d'Axel Loustau, ancien militant de cette organisation étudiante, ex-élu du Rassemblement National et autrefois proche de sa figure de proue Marine Le Pen.

Frédéric Châtillon, ex-président du GUD, est également un ami de longue date de Mme Le Pen.

Plusieurs groupuscules d'extrême droite ont été dissous ces derniers mois par le gouvernement. Dernier en date, l'association lilloise La Citadelle, qui s'était vu interdire l'organisation d'une soirée intitulée "Qu'ils retournent en Afrique" en février 2023, a été dissoute en février.

Le ministère de l'Intérieur a aussi engagé début mai la dissolution du groupuscule Les Remparts à Lyon (centre-est de la France), ainsi que de deux associations gérant un bar et une salle de sports fréquentés par ses militants. Mais le décret, qui doit être adopté en Conseil des ministres, se fait attendre.

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