Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy. Photo : AP
L'Ukraine va demander à ses alliés d'accorder à son armée une plus grande liberté pour frapper avec des équipements occidentaux des cibles militaires à l'intérieur de la Russie, après la levée partielle par les États-Unis des restrictions sur certaines armes fournies à Kiev.
La semaine dernière, Washington a donné à l'Ukraine une autorisation limitée d'utiliser du matériel qui lui est fourni pour viser des objectifs militaires sur le territoire russe, dans le cadre des efforts déployés par l'Ukraine pour repousser les attaques contre sa région de Kharkiv (nord-est).
La Russie pilonne quotidiennement cette région frontalière avec des bombes guidées larguées d'avions à partir de l'espace aérien russe, hors de portée des armes ukrainiennes. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a maintes fois estimé que le seul moyen d'y mettre fin était d'utiliser des armes occidentales à la portée supérieure.
"Il ne s'agit pas d'une autorisation à 100%. Il y a des règles à respecter", a dit le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, au cours d'une conférence de presse avec son homologue estonien Margus Tsahkna.
"Nous continuerons à travailler avec nos alliés sur l'élargissement de son champ d'application", a-t-il ajouté.
Le recours à des armes occidentales pour des frappes sur le sol russe et non seulement sur des zones ukrainiennes occupées a divisé les alliés de Kiev, plusieurs étant réticents à permettre à l'Ukraine de bombarder au-delà de la frontière, de peur que cela ne les rapproche d'un conflit direct avec Moscou.
M. Kouleba a par ailleurs accusé les Russes de déployer des efforts "sans précédent" pour tenter de le faire échouer un sommet pour la paix en Ukraine, prévu en Suisse pour la mi-juin.
Plus de cent pays ont, selon Kiev, confirmé leur participation à cette conférence à laquelle la Russie n'est pas invitée.
Selon M. Kouleba, Moscou tente de "discréditer" le sommet en relativisant son importance et tente de convaincre d'autres pays de ne pas y participer, ou au moins, d'y envoyer des représentants subalternes.
"Les actions visant à faire échouer le sommet sont systémiques et d'une ampleur sans précédent, ce qui confirme une fois de plus que (...) nous sommes sur la bonne voie", a relevé M. Kouleba.
La campagne russe contre le sommet pour la paix se concentre sur les pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud où le soutien à Kiev n'est pas très prononcé et où la Russie tente de présenter son invasion de l'Ukraine comme une guerre anticoloniale contre la domination américaine.
Le Kremlin a martelé à plusieurs reprises que toute discussion sur l'établissement de la paix en Ukraine devrait impliquer la Russie.
Il a également proféré des menaces voilées à l'encontre des pays qui autorisent les forces ukrainiennes à frapper la Russie à l'aide d'armes qu'ils leur fournissent.
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