Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, s’adresse aux médias depuis le balcon de l’ambassade équatorienne dans le centre de Londres. Photo : AFP
La Haute Cour de justice examinait lors d'une audience cruciale lundi les garanties des Etats-Unis sur le traitement accordé à Julian Assange en cas d'extradition. Les débats ont principalement porté sur la possibilité pour l'Australien de 52 ans de bénéficier de la protection du premier amendement de la Constitution américaine, qui protège la liberté d'expression.
Détenu depuis cinq ans au Royaume-Uni et réclamé par les Etats-Unis, Julian Assange est devenu au fil des ans aux yeux de ses partisans un symbole de la liberté d'informer. Ses proches craignent que son combat ne lui coûte la vie.
L'Australien de 52 ans a obtenu lundi que la justice britannique accepte d'examiner un ultime recours contre son extradition. Mais quelle qu'en soit l'issue, ses proches le décrivent comme déjà très diminué physiquement par 12 ans d'enfermement -sept à l'ambassade d'Equateur et cinq en prison.
Et sa défense n'a cessé d'alerter sur le risque qu'il se suicide s'il est remis à la justice américaine.
En cas d'extradition, "Julian sera mis dans un trou, si profond qu'on ne le reverra jamais", a affirmé mi-février Stella Assange, son ancienne avocate, qu'il a épousée derrière les barreaux en mars 2022.
"Tout le monde sait que la santé mentale de Julian est extrêmement préoccupante et que sa survie est en jeu", a encore répété la semaine dernière celle avec qui il a eu deux enfants lorsqu'il était réfugié à l'ambassade d'Equateur.
Les Etats-Unis veulent juger l'ancien hacker pour la diffusion, à partir de 2010 sur la plateforme WikiLeaks, de plus de 700.000 documents concernant les activités militaires et diplomatiques de Washington, notamment en Irak et Afghanistan.
Julian Assange est détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans l'est de Londres, depuis avril 2019, après avoir été extrait de l'ambassade d'Equateur, où il s'était réfugié sept ans plus tôt, déguisé en coursier. Il était alors sous le coup de poursuites pour viol en Suède, depuis abandonnées.
"Libérer la presse"
L'Australien a commencé sa vie ballotté de droite à gauche par sa mère, Christine Ann Assange, une artiste de théâtre séparée de son père avant sa naissance.
Il compare son enfance à celle de Tom Sawyer, entre construction d'un radeau et exploration de son environnement. A 15 ans, il a déjà vécu dans plus de 30 villes australiennes avant de se poser à Melbourne où il étudie les mathématiques, la physique et l'informatique.
Happé par la communauté des hackers, il commence à pirater les sites internet de la Nasa ou du Pentagone en utilisant le pseudonyme de "Mendax".
Lorsqu'il lance WikiLeaks pour "libérer la presse" et "démasquer les secrets et les abus d'Etat", en 2006, il devient, selon un de ses biographes, "l'homme le plus dangereux du monde".
Il se fait connaître du grand public en 2010 avec la publication de centaines de milliers de documents américains. Ce qui lui vaut d'être présenté comme un champion de la liberté d'informer.
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