
Des militaires ukrainiens de la 92e brigade d’assaut tirent des roquettes multiples BM-21 «Grad» en direction des positions russes, dans la région de Kharkiv. Photo : AFP
L'Ukraine a affirmé jeudi freiner l'avancée militaire russe dans le nord-est du pays, où Moscou a lancé une offensive surprise qui lui a permis d'engranger ses plus grands gains territoriaux depuis un an et demi.
Entre le 9 et le 15 mai, 257 km2 ont été conquis dans la seule région de Kharkiv, cible du nouvel l'assaut russe, selon une analyse jeudi de l'AFP à partir de données fournies par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).
En outre, 21 km2 ont été occupés par Moscou dans d'autres zones du front, selon la même source. Dans le sud, la Russie revendique notamment la reprise du village symbolique de Robotyné, ce que Kiev dément.
Les forces ukrainiennes, qui avaient reconnu mercredi se replier autour des localités de Loukiantsi et de Vovtchansk pour préserver la vie des soldats, affirmaient jeudi être parvenue à stopper les avancées russes dans "certains" secteurs.
"La situation dans le secteur de Kharkiv reste compliquée" mais "nos forces de défense ont réussi à stabiliser partiellement la situation, l'avancée de l'ennemi dans certaines zones et localités a été stoppée", a indiqué à la télévision le porte-parole des forces ukrainiennes dans la région, Nazar Volochyne.
L'armée russe "essaie toujours de créer les conditions de nouvelles avancées", a-t-il cependant ajouté.
L'état-major de l'armée ukrainienne a indiqué, dans un rapport matinal, avoir "réduit de manière significative l'activité de l'occupant russe".
"Nos unités sont engagées dans des missions de combat dans la zone urbaine de Vovtchansk, dans la partie nord de la ville, tenant l'ennemi sous contrôle", a-t-il assuré.
- Satisfecit de Poutine -
Selon le gouverneur régional Oleg Synegoubov, 8.779 personnes ont été évacuées ces derniers jours dans la région. Une personne a été tuée et une quinzaine d'autres blessées dans divers bombardements.
Cette offensive dans une région frontalière abritant Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, vient exploiter l'affaiblissement des forces ukrainiennes des derniers mois, Kiev étant en manque d'hommes, mais aussi d'armes et de munitions à cause des retards de l'aide militaire occidentale ces derniers mois.
La Russie, au contraire, a recruté des soldats à tours de bras et réorienté son économie sur l'industrie militaire.
Vladimir Poutine, en visite en Chine jeudi, s'était félicité la veille des avancées de son armée en Ukraine au cours d'une réunion diffusée à la télévision russe avec des officiers de haut rang et le nouveau ministre de la Défense, l'économiste Andreï Belooussov.
"Depuis le début de l'année, nos troupes améliorent constamment, chaque jour, leurs positions dans toutes les directions. Elles remplissent tous les objectifs fixés par le ministère de la Défense", a-t-il déclaré, "la rapidité avec laquelle nous réagissons aux exigences du moment nous donne confiance dans le fait que nous remplirons tous les objectifs".
En lançant une offensive sur Kharkiv, la Russie veut conquérir des territoires, mais aussi repousser suffisamment les forces ukrainiennes pour qu'elles cessent leurs bombardements de la région russe voisine de Belgorod.
Par ailleurs, elle reste à l'offensive dans le Donbass (est), où elle tente notamment de conquérir la ville stratégique de Tchassiv Iar et d'avancer à l'ouest d'Avdiïvka, cité conquise au prix de terribles pertes et destructions en février.
Deux personnes ont été tuées dans des frappes russes dans la région au cours des dernières 24 heures, selon les autorités régionales.
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