
Des femmes chargent des packs d'eau dans une brouette lors d'une distribution à Mamoudzou, à Mayotte. Photo : AFP
Le gouvernement français s'est voulu rassurant jeudi au lendemain du premier décès d'un malade du choléra à Mayotte, département français de l'océan Indien voisin des Comores où l'épidémie flambe, alors que cette maladie est très rare en France métropolitaine.
Venu pour un déplacement sur l'île prévu de longue date, le ministre chargé de la Santé Frédéric Valletoux a assuré que la réponse apportée par la France depuis l'apparition des premiers cas mi-mars à Mayotte était "adéquate".
Maladie infectieuse pouvant être foudroyante, le choléra a fait mercredi un premier mort à Mayotte, une fillette de trois ans dans la commune de Koungou.
"Aux Comores, l'épidémie a démarré un mois et demi plus tôt mais aujourd'hui on compte des milliers de cas et presque une centaine de décès", a déclaré le ministre français durant sa visite du quartier Kirson de Koungou, où au moins une cinquantaine de cas de choléra ont été déclarés à ce jour.
"On voit qu'à Mayotte, la réponse est adéquate", a affirmé le ministre.
Sur place, il a échangé avec les équipes de l'Agence régionale de santé (ARS) chargées de désinfecter les foyers dès qu'un cas est suspecté.
"Nous distribuons également des antibiotiques aux proches et nous vaccinons le plus possible, la population est très réceptive", a expliqué Olivia Noël, coordinatrice terrain qui fait partie des 29 réservistes venus en renfort pour "contenir l'épidémie".
A la date du 6 mai, 58 cas de choléra ont été identifiés à Mayotte où une campagne de vaccination en cours a permis de toucher plus de 2.600 personnes vaccinées à ce jour, selon l'ARS.
Estelle Youssouffa, une députée de Mayotte, a rappelé que "la population, en majorité étrangère, n'a pas toujours de téléphone et a souvent peur des autorités" donc "les gens attendent le dernier moment" pour prévenir les secours.
L'élue préconise de relancer la distribution de bouteilles d'eau pour limiter les risques de contamination par une eau impropre, l'un des vecteurs de transmission de la maladie avec les aliments contaminés.
Les premiers cas de choléra à Mayotte ont été recensés mi-mars chez des personnes revenant des Comores voisines, où l'épidémie flambe avec 98 décès selon le dernier bilan officiel. Les premiers cas chez des patients n'ayant pas quitté Mayotte sont apparus fin avril.
Le choléra, maladie bactérienne, peut provoquer des diarrhées aiguës et entraîner la mort par déshydratation en un à trois jours.
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