Les gens se tiennent devant le côté palestinien du terminal de Rafah pendant les premières heures d’une trêve de quatre jours dans les batailles entre Israël et les militants du Hamas. Photo : AFP
Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi, à deux reprises, devant les locaux historiques de la prestigueuse école Sciences Po Paris pour disperser des rassemblements propalestiniens, ont constaté des journalistes de l'AFP.
En début de matinée, des poubelles et du mobilier urbain obstruaient l'entrée du bâtiment situé dans le 7e arrondissement huppé de Paris.
Une vingtaine d'étudiants étaient présents.
Une étudiante en première année, qui n'a pas donné pas nom, a justifié le blocage par les mêmes revendications qui agitent les campus de Sciences Po Paris depuis plusieurs semaines, notamment une enquête sur les partenariats avec des universités israéliennes et "l'arrêt de la répression des étudiants mobilisés et des sanctions".
Les forces de l'ordre sont rapidement intervenues "pour débloquer les deux entrées principales rue saint Guillaume, permettant l'entrée des élèves", et ont procédé à deux interpellations, a indiqué la préfecture de police.
Ce mouvement s'inspire de la contestation qui agite depuis mi-avril une quarantaine de campus aux Etats-Unis. En France, la mobilisation étudiante pour dénoncer la situation à Gaza concerne surtout Sciences Po (5.000 à 6.000 étudiants à Paris), ses campus en région et d'autres instituts d'études politiques.
Les examens qui commençaient à 9H00 ont été "lancés normalement" a indiqué la direction de Sciences Po.
Un second rassemblement a été organisé à midi en "soutien aux camarades interpellés" et "surtout, au peuple palestinien", selon le comité Palestine de Sciences Po.
Une centaine de personnes ont manifesté devant l'entrée - élèves de l'école, une vingtaine de salariés de Sciences Po et une trentaine d'étudiants de Sorbonne université - avant d'être évacués par les forces de l'ordre peu après 14H00, a constaté l'AFP.
Le député de La France Insoumise (LFI, gauche radicale) Louis Boyard était présent. Il a eu un échange virulent avec le chef de file de la liste Les Républicains (LR, droite) aux élections européennes, François-Xavier Bellamy, lui aussi venu devant Sciences Po.
La police était déjà intervenue lundi devant l'établissement pour déloger des militants mobilisés pour Gaza qui avaient installé des tentes.
Des étudiants de Sciences Po ont entamé une grève de la faim depuis la fin de semaine dernière. Ils sont actuellement 13, selon la direction, qui assure les avoir informés de "la possibilité d'une prise en charge par le pôle santé dès vendredi matin".
Lien court: