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Assassinat d'un leader sikh: accuser l'Inde est une "obsession" canadienne, dit New Delhi

AFP , Dimanche, 05 mai 2024

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les photos de (de L) Karanpreet Singh, Kamalpreet Singh et Karan Brar, inculpés pour l’homicide de Hardeep Singh Nijjar. Photo : AFP

Ottawa fait preuve d'"obsession" en enquêtant sur une éventuelle implication de l'Inde dans l'assassinat d'un leader sikh dans l'ouest du Canada, a réagi le ministre indien des Affaires étrangères après l'arrestation vendredi de trois hommes soupçonnés du meurtre.

La police canadienne a arrêté vendredi trois ressortissants indiens d'une vingtaine d'années soupçonnés d'avoir appartenu à une équipe ayant assassiné le leader sikh Hardeep Singh Nijjar. Les forces de l'ordre ont dit tenter de déterminer "s'il y a des liens à établir avec le gouvernement indien".

"C'est une obsession politique au Canada d'accuser l'Inde", a lancé le ministre indien des Affaires étrangères S. Jaishankar samedi, selon des propos rapportés par l'agence Press Trust of India.

Militant pour la création d'un Etat sikh connu sous le nom de Khalistan, Hardeep Singh Nijjar, arrivé au Canada en 1997 et devenu citoyen canadien en 2015, a été abattu en juin 2023 sur le parking du temple qu'il dirigeait à Surrey, en banlieue de Vancouver.

Cette affaire a plongé Ottawa et New Delhi dans une grave crise diplomatique en septembre après que le Premier ministre canadien Justin Trudeau eut évoqué une implication du gouvernement indien dans cet assassinat.

New Delhi avait aussitôt qualifié ces accusations d'"absurdes". Un mois plus tard, le gouvernement canadien avait été contraint de rapatrier plusieurs dizaines de diplomates présents en Inde après la menace de New Delhi de retirer leur immunité diplomatique.

Des milliers de personnes ont été tuées dans les années 1980 lors d'une insurrection séparatiste visant à créer un Etat sikh du Khalistan, réprimée par les forces de sécurité.

Ce mouvement s'est affaibli sur le territoire indien mais peut compter sur le soutien d'une minorité de membres de la diaspora sikhe établie en premier lieu au Canada où elle compte quelque 770.000 personnes.

New Delhi cherche à convaincre Ottawa de n'accorder ni visa ni une quelconque légitimité politique aux séparatistes sikhs, a expliqué S. Jaishankar, puisqu'ils "causent des problèmes pour (le Canada), pour nous et aussi pour nos relations" diplomatiques.

Le Canada ne "partage avec nous aucune preuve dans certaines affaires, les agences de police ne coopèrent pas non plus avec nous", a-t-il ajouté.

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