Joe Biden, président américain. Photo : AP
Le démocrate de 81 ans a quitté la Maison Blanche pour Tampa, où il doit prononcer un discours consacré à l'accès aux interruptions volontaires de grossesse (IVG)
Son prédécesseur est pour sa part de retour au tribunal, à New York, où il est jugé au pénal pour des paiements dissimulés à une ancienne star de films X en 2016.
La Cour suprême de Floride a récemment validé une interdiction de l'avortement au-delà de six semaines de grossesse, qui entrera en vigueur dans une semaine.
Elle a néanmoins renvoyé la décision finale aux électeurs, qui voteront en novembre, en même temps que la présidentielle et les législatives, sur un amendement garantissant l'accès à l'IVG.
"Les femmes et leurs familles ne veulent pas que Trump et ses partisans républicains continuent à démanteler leurs libertés fondamentales", affirme dans un communiqué publié mardi la directrice de campagne du démocrate de 81 ans, Julie Chavez Rodriguez.
En faisant de l'accès à l'IVG une thématique de campagne prioritaire, le camp Biden se prend à rêver d'un exploit électoral en Floride.
"La Floride n'est pas un Etat facile à remporter, mais (Joe Biden) peut y arriver", avait même assuré la directrice de campagne le 1er avril dernier.
L'Etat du sud-est, longtemps considéré comme un "swing state", susceptible de pencher soit à droite soit à gauche, a semblé s'ancrer plus franchement du côté conservateur au fil des derniers scrutins.
- Trump a "trahi" -
Si Joe Biden caresse de telles ambitions, c'est parce que le sujet de l'avortement est miné pour son rival républicain.
Donald Trump tente de jouer la carte du compromis politique, tiraillé comme il l'est entre une opinion publique américaine majoritairement favorable au droit à l'IVG et son électorat issu de la droite religieuse.
Le magnat de 77 ans se félicite régulièrement de la décision prise en 2022 par la Cour suprême d'annuler la protection du droit à l'avortement à l'échelle fédérale, après qu'il eut donné à la haute juridiction une composition résolument conservatrice.
Depuis, une vingtaine d'Etats américains ont interdit ou sévèrement restreint l'accès à l'IVG.
De nombreux conservateurs souhaitent désormais que Donald Trump, s'il est élu, défende une loi interdisant l'avortement sur tout le territoire fédéral, mais l'ancien président ne s'y est pas engagé, au grand dam de la droite religieuse.
"Donald Trump a trahi le mouvement pro-vie" s'est indigné son ancien vice-président Mike Pence, un évangélique très farouchement opposé à l'avortement, dans une tribune publiée samedi dernier par le New York Times.
Reste à voir si la tenue simultanée, en novembre en Floride, d'un scrutin local sur l'avortement et de l'élection présidentielle profitera réellement à Joe Biden.
En 2020, les électeurs de l'Etat avaient soutenu, largement, une mesure d'inspiration clairement démocrate visant à augmenter le salaire minimum. Ils avaient aussi, le même jour, voté majoritairement pour Donald Trump.
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