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Explosions dans le centre de l'Iran: appels internationaux à la retenue

AFP , Vendredi, 19 avril 2024

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Des véhicules passent devant une bannière anti-israélienne montrant des missiles lancés sur une place du centre-ville de Téhéran, en Iran. Photo : AP

Plusieurs explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, de hauts responsables américains cités par la presse faisant état d'une attaque israélienne en représailles aux tirs de drones et de missiles sans précédent contre Israël le week-end dernier.

L'agence de presse iranienne Tasnim a toutefois indiqué, en citant des "sources bien informées", qu'il n'y avait "aucune information faisant état d'une attaque de l'étranger".

Dans des réactions encore prudentes, plusieurs pays et organisations internationales ont appelé à la retenue.

Pas de commentaire israélien

"Nous n'avons pas de commentaire pour le moment", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne à l'AFP au sujet des explosions.

Etats-Unis

Le secrétaire d'Etat Antony Blinken a assuré que les Etats-Unis "n'ont pas été impliqués dans une opération offensive".

"Je ne vais pas parler de ces événements rapportés par les médias (...) Tout ce que je peux dire de notre côté et de celui de tous les membres du G7 est que notre objectif est la désescalade", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion des chefs de la diplomatie du G7.

Plus tôt dans la journée, son homologue italien Antonio Tajani, qui présidait la réunion, avait indiqué que Washington avait été informé à l'avance de ces frappes, sans donner de détails. "Les Etats-Unis ont été informés au dernier moment", avait-il dit, ajoutant que "c'étaient juste des informations" transmises, sans préciser par qui.

Les chaînes américaines NBC et CNN, citant respectivement des sources au fait de la question et un responsable américain, ont rapporté qu'Israël avait prévenu Washington à l'avance de la frappe, sans que les Etats-Unis n'approuvent l'opération ni ne participent à son exécution.

ONU

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres "condamne tout acte de représailles" au Moyen-Orient, a déclaré vendredi son porte-parole.

"Le secrétaire général répète qu'il est grand temps d'arrêter le cycle dangereux de représailles au Moyen-Orient", a indiqué Stéphane Dujarric dans un communiqué, alors qu'Antonio Guterres avait alerté jeudi sur le risque d'un "conflit régional généralisé".

G7

Les chefs de la diplomatie des pays du G7 ont appelé vendredi "toutes les parties" à "empêcher une nouvelle escalade".

"A la lumière des frappes du 19 avril, nous appelons toutes les parties à travailler pour empêcher une nouvelle escalade. Le G7 continuera à travailler dans cette direction", ont-ils affirmé dans le communiqué final publié à l'issue de leur réunion.

Chine

"La Chine s'oppose à toute action susceptible d'entraîner une escalade des tensions et continuera à jouer un rôle constructif pour une désescalade", a assuré devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian.

L'ambassade de Chine en Iran a appelé ses ressortissants à prendre des "précautions en matière de sécurité", dans un communiqué.

Russie

"Nous continuons à encourager les parties à la retenue et à s'abstenir de toute action susceptible de provoquer une nouvelle escalade dans une région aussi sensible", selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

"Des contacts ont eu lieu entre les dirigeants de la Russie et de l'Iran, et entre nos représentants et les Israéliens. Nous avons été très clairs lors de ces échanges, nous avons dit aux Israéliens que l'Iran ne veut pas d'escalade", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans un entretien à des médias russes.

Pays européens

"Il est absolument nécessaire que la région reste stable et que toutes les parties s'abstiennent de toute nouvelle action", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. "Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que toutes les parties s'abstiennent de toute escalade".

"La position de la France, c'est d'appeler tous les partenaires de la région à la désescalade et à la retenue", a déclaré sur une radio française le ministre français délégué à l'Europe, Jean-Noël Barrot.

Au Royaume-Uni, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a souligné qu'"une escalade significative n'est dans l'intérêt de personne. Ce que nous voulons c'est que le sang-froid prévale dans la région".

Pour l'Allemagne, "la désescalade doit être le message du moment", a déclaré Steffen Hebestreit, porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz, lors d'une conférence de presse à Berlin.

En Espagne, le Premier ministre Pedro Sánchez a appelé sur X à "éviter toute action pouvant conduire à une escalade du conflit au Proche-Orient. La gravité du moment exige responsabilité et retenue".

"Il faut qu'il y ait une fin à l'échange de coups et à l'escalade", a exhorté le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström.

Pays arabes

Oman, pays du Golfe qui a longtemps joué les médiateurs entre Téhéran et les Occidentaux, a condamné vendredi dans un communiqué sur X "l'attaque israélienne de ce matin contre Ispahan, en République islamique d'Iran, ainsi que les agressions militaires répétées d'Israël dans la région".

Les Emirats arabes unis ont exprimé "leur profonde inquiétude face à la tension persistante dans la région", selon un communiqué publié par le ministère des Affaires Etrangères. Le pays du Golfe a appelé "à la plus grande retenue afin d'éviter des répercussions dangereuses et d'entraîner la région vers de nouveaux niveaux d'instabilité".

"Nous mettons en garde contre le danger d'escalade régionale. (...) Les représailles israélo-iraniennes doivent s'arrêter", a écrit sur X le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi, ajoutant que "le monde doit continuer à se concentrer sur la façon d'arrêter l'agression catastrophique contre Gaza".

Au Caire, un communiqué du ministère des Affaires étrangères indique que "l'Egypte réitère sa profonde inquiétude face à l'escalade entre l'Iran et Israël et met en garde contre une expansion régionale du conflit", ajoutant "intensifier ses contacts avec les parties concernées ou influentes".

Turquie

"Nous appelons toutes les parties à s'abstenir de toute mesure susceptible de conduire à un conflit plus large", avance un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères mettant en garde contre le risque d'un "conflit permanent".

Le président Recep Tayyip Erodgan s'est montré prudent, refusant d'attribuer une responsabilité à ces explosions. "Israël dit des choses, l'Iran en dit d'autres. Il n'y a pas proprement de reconnaissance, ni d'explication sensée sur le sujet", a-t-il éludé en réponse à des questions de journalistes.

Australie

Evoquant une "forte menace de représailles militaires et d'attaques terroristes", le ministère des Affaires étrangères australien a exhorté les Australiens en Israël et dans les Territoires palestiniens à partir.

AIEA

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a appelé dans un message sur X "chacun à une extrême retenue", signalant qu'"aucun dégât" sur des sites nucléaires n'avait été constaté.

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