Des secouristes ukrainiens dégagent les décombres d’un bâtiment détruit à la suite d’une attaque de missiles à Chernigiv. Photo : AFP
"Le bilan des frappes de missiles a grimpé à 14 morts", a indiqué le ministère de l'Intérieur, faisant état de "plus de 60 blessés", dont des enfants. Il risque encore de s'alourdir, six personnes étant portés disparues.
Selon le ministère, "des infrastructures sociales, une institution d'éducation, un hôpital" et seize immeubles résidentiels ont été endommagés.
Le président Zelensky a souligné que l'Ukraine n'avait pas assez de défenses aériennes pour empêcher cette attaque, sans doute la plus meurtrière contre cette ville historique située à une soixantaine de kilomètres de la frontière avec le Bélarus, allié de la Russie, et à une centaine de kilomètres au nord du Kiev.
"Cela ne serait pas arrivé si l'Ukraine avait reçu suffisamment d'équipements de défense antiaérienne et si la détermination du monde à résister à la terreur russe avait été suffisante", a martelé le dirigeant ukrainien sur Telegram.
Frustration ukrainienne
Face à une aide occidentale, en particulier américaine, qui s'essouffle, l'Ukraine est confrontée à un manque croissant de moyens pour intercepter ces engins.
Elle exhorte ainsi désespérément ses partenaires de lui livrer davantage d'armements et de systèmes de défense antiaérienne.
La réticence des alliés a particulièrement frustré Kiev après une attaque aérienne iranienne massive contre Israël ce week-end repoussée avec succès, notamment grâce au soutien militaire occidental, alors qu'une enveloppe cruciale d'aide américaine à l'Ukraine est bloquée depuis des mois au Congrès américain.
Le président Zelensky a ainsi cité l'exemple d'une grosse centrale thermique près de Kiev, complètement détruite par des missiles russes le 11 avril faute, a-t-il dit, de munitions pour la défense antiaérienne censée la couvrir.
"Il y avait 11 missiles qui volaient. Nous en avons détruit sept. Les quatre restants ont détruit la centrale de Trypillia. Pourquoi? Parce qu'on avait zéro roquette. Nous étions à court de roquettes pour protéger Trypillia", a-t-il lancé dans une interview publiée mardi.
Le gouverneur de la région de Tcherniguiv a indiqué que l'attaque avait touché "quasiment" le centre-ville.
Tcherniguiv, une des villes les plus anciennes d'Ukraine, fondée il y a plus de 1.000 ans, comptait environ 300.000 habitants avant l'invasion russe en février 2024. Elle avait été lourdement bombardée par l'armée russe au début de cette offensive et une partie de la région avait été occupée pendant plusieurs semaines.
Base russe attaquée en Crimée
Côté russe, des blogueurs militaires et médias ont pour leur part fait état d'une frappe ukrainienne dans la nuit de mardi à mercredi sur la base militaire russe de Djankoï, dans la péninsule ukrainienne de Crimée annexée par Moscou en 2014.
Des vidéos présumées de l'attaque, diffusées sur les réseaux sociaux, montrent d'impressionnantes explosions au milieu de la nuit.
Selon le compte Telegram Rybar, proche de l'armée russe et suivi par plus d'un million de personnes, 12 missiles tactiques ATACMS livrés à Kiev par les Etats-Unis pourraient avoir touché cette cible, endommageant des équipements et un bâtiment. "Selon une haute probabilité", ils auraient été tirés depuis la région ukrainienne de Kherson.
Kiev et Moscou n'ont pour l'heure pas commenté officiellement.
Enfin, fournissant une nouvelle estimation a minima des pertes russes, le site russe indépendant Mediazona et le service russe de la BBC ont dit avoir identifié nommément, à partir d'informations publiques, plus de 50.000 soldats russes tués depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, il y a deux ans.
La partie russe ne communique pas ses pertes. De son côté, le président ukrainien a admis en février la mort de 31.000 militaires.
*Article modifié par Ahraminfo
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