Des représentants du Parti populaire suisse (UDC) se tiennent à côté d’une banderole en allemand après une initiative populaire suisse pour limiter la croissance démographique en Suisse, à Berne. Photo : AFP
L'Union Démocratique du Centre (UDC, droite populiste) a déposé mercredi 114.600 signatures à la Chancellerie fédérale à Berne, sur les 100.000 prévues par la loi et collectées en moitié moins de temps que la période légale.
Le peuple pourra donc voter sur le texte, qui va jusqu'à prévoir la dénonciation de l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'Union européenne.
Un signal fort, en pleine négociations d'un rapprochement entre la Suisse et l'UE, auquel l'UDC est farouchement opposée.
Le site internet du parti ne laisse aucune place à l'ambiguïté.
"Du manque de sécurité aux embouteillages quotidiens en passant par la hausse des primes d'assurance maladie, tous nos problèmes sont liés à l'immigration de masse incontrôlée. Face à cela, il existe une solution : "L'initiative pour la durabilité".
Le référendum propose donc de modifier la Constitution, en stipulant que "la population résidente permanente de la Suisse ne doit pas dépasser dix millions de personnes avant l'année 2050".
"Si la population résidente permanente de la Suisse dépasse neuf millions et demi de personnes avant l'année 2050", le gouvernement et le parlement "prennent des mesures, en particulier en matière d'asile et de regroupement familial, en vue d'assurer le respect de la valeur limite fixée".
Pour l'UDC, qui a encore renforcé sa position de premier parti du pays lors des élections parlementaires en octobre, la définition de la population résidente permanente est assez restreinte : citoyen suisse qui y habite et les étrangers qui ont un titre de séjour de un an au moins ou séjournant en Suisse depuis au moins douze mois.
Si 9,5 millions de personnes vivaient dans le pays avant 2050, le parti propose que "les personnes admises temporairement ne pourraient plus recevoir de permis d'établissement ni être naturalisées" et "le regroupement familial devrait également être restreint".
La Suisse devrait aussi introduire des clauses d'exception ou de protection dans les accords internationaux auxquels elle adhère s'ils contribuent à la croissance démographique.
Si tout cela ne suffit pas pour respecter la limite, la Suisse devra finalement mettre fin à l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'UE comme frein d'urgence.
Selon l'Office fédéral de la statistique (OFS), fin juin 2023, le pays comptait 9.006.664 personnes (citoyens suisses, étrangers en résidence permanente ou non, y compris les demandeurs d'asile, sont pris en compte).
La population résidente permanente d'habitants locaux et étrangers comprenait 8.902.308 personnes.
Les étrangers résidents permanents représentent environ un quart de la population vivant en Suisse..
"Aujourd'hui, il y a trop d'étrangers et ce ne sont pas les bons étrangers qui arrivent", a déclaré le président du parti Marcel Dettling dans le communiqué accompagnant la présentation de l'initiative.
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