Des Palestiniens assis dans un véhicule chargé de sacs d’aide humanitaire devant le centre de distribution de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Photo : AFP
Le Canada a annoncé vendredi 8 mars la reprise du financement à l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), plus d'un mois après l'avoir suspendu comme l'avaient fait une quinzaine de pays.
"J'annonce la reprise du financement de l'UNRWA par le Canada", a déclaré le ministre du Développement international Ahmed Hussen lors d'un point presse.
Cette décision a notamment été prise "en raison de la situation humanitaire désastreuse sur le terrain", a-t-il dit, soulignant que le Canada est le "premier pays du G7 à reprendre le financement".
Une quinzaine de pays, notamment les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Japon, ont suspendu leur financement de l'UNRWA fin janvier pour un total de 450 millions de dollars -- l'équivalent de plus de la moitié des fonds reçus en 2023.
Le Canada fournira 300 parachutes pour livrer denrées et biens essentiels, a expliqué Ahmed Hussen.
La ministre canadienne des Affaires étrangères Mélanie Joly doit se rendre pour trois jours en Israël, à Jérusalem et en Cisjordanie occupée à compter de dimanche 10 mars.
A l'instar d'une quinzaine de pays, la Suède avait suspendu son aide à l'Unrwa, après des accusations fin janvier des autorités israéliennes selon lesquelles une quinzaine d'employés pourraient avoir été impliqués dans l'attaque du Hamas le 7 octobre. L'aide fournisse est une enveloppe de 20 millions de dollars conditionnée à un meilleur contrôle de l'organisation onusienne.
"Le gouvernement a alloué 400 millions de couronnes à l'Unrwa pour l'année 2024. La décision de ce jour concerne un premier paiement de 200 millions de couronnes", a indiqué le gouvernement suédois dans un communiqué.
Pour obtenir le déblocage de cette aide, l'Unrwa a accepté de "permettre des contrôles, des audits indépendants, de renforcer la supervision interne et les contrôles supplémentaires du personnel", note la Suède.
Le 1er mars, l'UE avait décidé de débloquer une aide de 50 millions d'euros à l'Unrwa.
Israël a accusé en janvier 12 des 30.000 employés régionaux de l'Unrwa d'avoir participé aux attaques du 7 octobre.
L'Unrwa emploie environ 13.000 personnes dans la bande de Gaza.
L'ONU s'est immédiatement séparée des employés accusés encore vivants et une enquête interne a été lancée. Un groupe indépendant doit en outre mener une mission d'évaluation de l'Unrwa et de sa "neutralité"
Les tensions sont toutefois montées d'un cran cette semaine entre Israël et l'Unrwa. L'armée israélienne a accusé lundi 4 mars l'agence onusienne d'employer "plus de 450 terroristes" dans la bande de Gaza.
L'Unrwa a accusé les autorités israéliennes d'avoir commis des actes de "torture" sur certains de ses employés arrêtés à Gaza depuis le 7 octobre.
Après cinq mois de guerre, la situation humanitaire préoccupante dans la bande de Gaza a conduit vendredi plusieurs pays arabes et occidentaux, dont les Etats-Unis et la France, à effectuer de nouveaux largages aériens de nourriture et d'aide médicale.
*Article modifié par Ahraminfo
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