
Réunis en Congrès lundi 4 mars, les parlementaires ont voté pour l’inscription de l’IVG dans la Constitution. photo : AFP
Ce vendredi 8 mars, Journée internationale pour les droits des femmes, va être l'occasion d'un moment rare en France: la pose du sceau sur la Constitution où sera désormais mentionnée la liberté de recourir à l'IVG, une première dans le monde.
La cérémonie du scellement de la Constitution révisée aura lieu à partir de midi (11H00 GMT), en présence du président Emmanuel Macron, devant le ministère de la Justice, place Vendôme à Paris. Elle sera accessible au public, une première là aussi.
Le président, qui doit s'exprimer, souhaite "une cérémonie populaire, la plus ouverte possible", selon son entourage, afin de marquer "l'aboutissement de ce combat collectif", après l'approbation lundi par le Congrès de l'inscription de la "liberté garantie" de recourir à l'avortement.
La France est le premier pays à inscrire explicitement l'interruption volontaire de grossesse dans sa Constitution.
La presse avec laquelle sera apposé le sceau date de 1810. Habituellement placée dans le bureau du ministre de la Justice, elle a été utilisée pour sceller 14 textes depuis 1958, date de naissance de la Ve République, dont la loi sur l'abolition de la peine de mort en 1981.
Auparavant, Emmanuel Macron fera fleurir les tombes de "grandes figures" du féminisme ayant contribué à la révision de la Constitution, dont Gisèle Halimi, Joséphine Baker, Louise Michel, Simone de Beauvoir et Simone Veil.
Pour les associations féministes, invitées à la cérémonie, le 8 mars c'est d'abord "l'occasion de prendre la rue" pour défendre les droits des "salariées essentielles mal payées", des "premières de corvées" et des "femmes victimes de violence", lance Anne Leclerc, membre du Collectif national pour les droits des femmes.
Une cinquantaine d'organisations, dont des associations et syndicats, appellent aussi à la grève du travail et des tâches domestiques, à l'image de celles qui ont eu lieu en Espagne ou en Islande, pour réclamer des mesures en faveur de l'égalité femmes-hommes.
Des manifestations sont prévues dans près de 200 lieux en France, dans des grandes villes comme Paris, Bordeaux (sud-ouest), Lyon (centre-est) et Marseille (sud), comme des plus petites.
Les manifestants et manifestantes dénonceront notamment les inégalités salariales. Les salariées gagnaient en moyenne 23,5% de moins que les hommes dans le secteur privé en 2022, a rappelé mardi l'Insee (Institut national de la statistique), un écart qui ne s'explique qu'en partie par "le moindre volume de travail annuel des femmes", moins souvent en emploi et davantage à temps partiel.
A temps de travail identique, le salaire moyen des femmes reste inférieur de 14,9% car elles travaillent dans des secteurs et à des postes "moins rémunérateurs".
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