Des électeurs votant lors des élections parlementaires et de l’Assemblée des experts dans un bureau de vote à Téhéran, en Iran. Photo : AP
Le dépouillement des bulletins de vote est en cours samedi 2 mars en Iran au lendemain des élections législatives, pour lesquelles des médias locaux annoncent un faible taux de participation et une victoire sans surprise des conservateurs.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé à la télévision le début du dépouillement, après que les Iraniens ont voté vendredi 1er mars pour élire les 290 députés du Parlement ainsi que les 88 membres de l'Assemblée des experts, chargée de nommer le guide suprême, la plus haute autorité de la République islamique.
Au total, 15 200 candidats se sont présentés, un nombre record.
Ce scrutin national est considéré comme un test pour le pouvoir car il est le premier depuis le vaste mouvement de contestation ayant secoué le pays à la suite de la mort en septembre 2022 de la jeune Mahsa Amini, peu après son arrestation par la police pour non-respect du strict code vestimentaire du pays.
« Environ 25 millions de citoyens » sur les 61 millions d'électeurs (dans un pays de 85 millions d'habitants) ont voté aux législatives, a indiqué l'agence de presse locale Fars, faisant état d'une participation de « plus de 40% » et de « l'échec du plan de boycott des élections fomenté par des ennemis de l'étranger ».
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a pour sa part salué la « présence » de la nation aux urnes et « un nouvel échec historique infligé aux ennemis de l'Iran après les émeutes » de 2022.
Le taux de participation annoncé est toutefois inférieur à celui des élections précédentes, où 42,57% des électeurs s'étaient rendus aux urnes, soit le pourcentage le plus bas depuis la proclamation de la République islamique en 1979.
Selon des experts, le camp majoritaire, composé de groupes conservateurs et ultraconservateurs parfois rivaux, va continuer à dominer très largement la chambre du Parlement (Majlis).
La principale coalition de partis réformateurs, le Front des réformes, avait annoncé son refus de participer à ces « élections dénuées de sens » après la disqualification de nombreux de ses candidats.
Pour la première fois, le chef de file du mouvement réformiste, l'ancien président réformateur Mohamad Khatami (1997-2005), n'a pas voté pour les élections, d'après des responsables réformateurs.
Il avait regretté que l'Iran était « très éloigné d'élections libres et compétitives », mais n'a pas appelé au boycott du scrutin, au contraire d'opposants en exil.
Les formations centristes, réformatrices et modérées ont été marginalisées et ne peuvent espérer qu'une poignée d'élus après la disqualification d'un nombre important de leurs candidats.
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