Cette première visite d'Etat d'un émir du Qatar depuis 15 ans, et la première pour M. Al-Thani depuis son accession au trône en 2013, "constitue un honneur fait à la France et illustre la profondeur des liens qui unissent nos deux pays", a souligné l'Elysée.
L'émir est attendu à 16H00 (15H00 GMT) à l'Elysée pour un entretien avec le président de la République, Emmanuel Macron, suivi de la signature d'accords et d'un dîner d'Etat.
Le capitaine de l'équipe de France de football et attaquant vedette du PSG, Kylian Mbappé, ainsi que le président du club parisien, l'homme d'affaires Nasser Al-Khelaïfi, membre du premier cercle de l'émir, devraient faire partie des invités d'honneur, selon le journal Le Parisien.
Les deux dirigeants vont s'entretenir de la libération des otages à Gaza, "priorité" absolue de la France dont trois ressortissants sont encore aux mains du mouvement islamiste palestinien Hamas, le Qatar jouant un rôle central, avec les Etats-Unis et l'Egypte, dans les négociations, en vue également d'un éventuel cessez-le-feu.
Le président américain, Joe Biden, a affirmé lundi soir qu'Israël avait accepté de cesser ses opérations militaires à Gaza pendant le ramadan (qui commencera le 10 ou le 11 mars), afin de permettre la libération de tous les otages.
L'offensive militaire lancée par Israël à Gaza a jusqu'ici tué près de 30.000 personnes, en majorité des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé palestinien.
Le Qatar, qui accueille la direction politique du Hamas sur son sol, est aussi un "partenaire central dans les efforts de stabilisation de la région" alors que le conflit menace de déborder au Liban, déjà secoué par une paralysie politique et une grave crise économique, relève Paris.
- Opération humanitaire -
Le Qatar a déjà soutenu les Forces armées libanaises et ce soutien fera partie des "paramètres" futurs pour une "désescalade", souligne l'Elysée.
Alors que des pourparlers en vue d'une trêve se poursuivent à Doha, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé une prochaine opération terrestre dans la ville palestinienne de Rafah qu'il présente comme l'ultime étape vers une "victoire totale" sur le Hamas.
Nombre de pays, dont la France, l'exhortent à renoncer à cette offensive alors que plus d'un million de civils sont bloqués à Rafah, unique point d'entrée pour l'aide humanitaire qui arrive déjà au compte-gouttes.
Dans ce contexte alarmant, trois avions cargo franco-qatariens ont affrété une aide humanitaire et médicale vers Al-Arish, ville égyptienne proche de Rafah comprenant 75 tonnes de fret, dix ambulances, des rations alimentaires ainsi que près de 300 tentes familiales, a annoncé mardi l'Elysée, saluant cette "opération conjointe" et le rôle de l'émirat du Golfe "dans la coordination de l'action internationale et l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza".
Le président français pousse également, avec ses homologues occidentaux, pour la mise en oeuvre de la "solution à deux Etats", palestinien et israélien, "seule viable pour la sortie de crise", mais dont M. Netanyahu ne veut pas entendre parler.
Il faut lui donner "un élan décisif et irréversible", avait-il martelé en recevant le roi Abdallah II de Jordanie le 16 février à l'Elysée, laissant entendre qu'il pourrait pour cela reconnaître de façon unilatérale un Etat palestinien.
Mercredi, les Premiers ministres, Gabriel Attal et Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, présideront un Forum économique sur les opportunités d'investissements entre les deux pays dans l'intelligence artificielle, la décarbonation, les semi-conducteurs, les biotechnologies et la santé.
Les deux pays vont acter également une relance de leurs relations culturelles avec une prochaine visite de la ministre française de la Culture, Rachida Dati, au Qatar.
Lien court: