Le logo de l’entreprise de Nestlé Waters Vosges. Photo : AFP
Le groupe suisse, mis en cause en France par les révélations du Monde et de Radio France, a reconnu avoir eu recours à des mesures de protection non conformes dans l'usine de sa marque d'eau minérale Henniez, située dans le canton de Vaud, à une trentaine de kilomètres au Nord-Est de Lausanne.
"En tant que minéralier, Nestlé Waters doit constamment adapter son activité, ses pratiques et ses sites aux évolutions de l'environnement autour de ses sources", a indiqué la marque à l'AFP, confirmant que "ces efforts d'adaptation" ont amené "l'entreprise à mettre en place des mesures de protection non conformes au cadre réglementaire pour les eaux minérales en Suisse".
Ces mesures "ont toujours eu pour objectif de garantir la sécurité alimentaire", souligne-t-elle.
"Sous le contrôle des autorités cantonales et fédérales", "les filtres au charbon actif" ont été retiré de l'usine d'Henniez "fin 2022", précise-t-elle.
"Il n'y a jamais eu des systèmes ultraviolets à l'usine d'Henniez", ajoute-t-elle.
Rachetée par Nestlé en 2008, la marque Henniez est issue de sources connues depuis l'Antiquité et tire son nom d'un citoyen romain appelé Ennius. Une première usine d'embouteillage avait été créée dans cette station thermale en 1905 par la Société des bains et eaux d'Henniez.
Contacté par l'AFP, l'office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaire indique qu'il "était en contact avec Nestlé et était informé de cette affaire".
"Le canton de Vaud est responsable des contrôles et de l'application de la législation", souligne-t-il, ajoutant que "les exigences légales en vigueur n'ont pas été changées".
En France, Nestlé a été mis en cause pour avoir utilisé des traitements interdits d'ultraviolets et de filtres au charbon actif sur certaines de ses eaux minérales, contrairement à la réglementation qui - à la différence de l'eau du robinet - interdit toute désinfection des eaux minérales qui doivent être naturellement de haute qualité microbiologique.
"C'est un acte tromperie du consommateur", a estimé Rebecca Eggenberger, responsable de l'alimentation au sein de la Fédération romande des consommateurs en Suisse, lors d'un entretien avec l'AFP.
"Le consommateur se tourne vers une eau pour des propriétés spécifiques" et finalement se retrouve à "payer un prix pour des propriétés qui n'existe pas.
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