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Tensions diplomatiques Angola-Gabon: Intrusion au domicile du président de la la communauté économique des Etats de l'Afrique centrale

AFP, Samedi, 20 janvier 2024

Verissimo
Gilberto da Piedade Verissimo, président de la Commission de la CEEAC Photo : Agence Gabonaise de

Le gouvernement angolais a convoqué vendredi le chargé d'affaires gabonais à Luanda après une intrusion à Libreville au domicile du président de la communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), de nationalité angolaise, a annoncé samedi le ministère angolais des Affaires étrangères.

Luanda évoque "un acte de vandalisme" à l'égard de Gilberto da Piedade Verissimo, commis par des "citoyens gabonais" à son domicile de Libreville, où siège la CEEAC dans l'attente d'une décision sur le transfert définitif de l'organisation régionale à Malabo, en Guinée équatoriale.

Jeudi après-midi, des "hommes armés, dont certains portaient l'uniforme des forces armées gabonaises" sont entrés au domicile de M. Verissimo et l'ont "harcelé psychologiquement", dénonce Luanda qui exprime son "profond mécontentement" et exige des autorités gabonaises "des explication plausibles".

Luanda demande aussi que "des mesures sévères soient prises à l'encontre des auteurs de cet acte, qui a mis en péril la sécurité et l'intégrité physique" du président de la CEEAC.

L'Angola rappelle enfin que les fonctionnaires de l'organisation régionale "ainsi que leurs résidences officielles et privées jouissent de privilèges et d'immunités".

La CEEAC a annoncé mi-décembre, à l'issue d'un sommet en Guinée équatoriale, maintenir la suspension du Gabon, décidée à la suite du renversement du président Ali Bongo Ondimba par des militaires en août dernier.

La levée de cette sanction aurait représenté un premier pas vers une réintégration du pays sur la scène internationale, après ce coup d'Etat qui a entraîné la condamnation des capitales occidentales et la suspension du Gabon de l'Union africaine.

Le président angolais Joao Lourenço est le seul chef d'Etat de la CEEAC à avoir toujours refusé de recevoir dans son pays le chef des putschistes, le général Brice Oligui Nguema, nommé président de transition par l'armée pour une période de transition de deux ans, alors qu'il a été reçu en grand pompe par nombre d'autres.

Mi-décembre, le Gabon avait rappelé son ambassadeur à Luanda après ce que Libreville a considéré comme un "incident diplomatique" quand l'ambassadrice angolaise a fait remarquer qu'aucun officiel n'était venu à l'ambassade pour la cérémonie du 48e anniversaire de l'indépendance de l'Angola. Libreville avait rétorqué que c'était parce que le portrait d'Oligui ne figurait pas au côté de celui de Lourenço dans l'ambassade.

Cet "incident" avait été présenté par les médias gabonais comme un prétexte pour protester contre l'attitude "inamicale" de Joao Lourenço lors du sommet extraordinaire de la CEEAC deux jours plus tôt.

 

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