Samedi, 07 décembre 2024
International > Monde >

Réactions diverses après les frappes américaino-britanniques sur les Houthis

Ahraminfo , Vendredi, 12 janvier 2024

Le monde est divisé entre soutien et rejet des attaques américano-britanniques menées contre les Houthis en réponse à l’escalade en mer Rouge.

s
Des membres des garde-côtes yéménites affiliés au groupe Houthi patrouillent en mer. Photo : AFP

Entre la dénonciation et le soutien aux frappes américano-britanniques, les réactions internationales ont varié vendredi 12 après les attaques aériennes des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne contre des cibles houthies au Yémen.

Dans une déclaration commune, Washington, Londres et huit de leurs alliés, parmi lesquels l'Australie, le Canada et Bahreïn, ont souligné que l'opération, menée dans un contexte de forte tension régionale, visait à la désescalade et à restaurer la stabilité en mer Rouge.

« Ces frappes ciblées sont un message clair (indiquant) que les Etats-Unis et nos partenaires ne toléreront pas les attaques sur nos troupes (et) ne permettront pas à des acteurs hostiles de mettre en danger la liberté de navigation », a mis en garde le président américain.

Reprochant aux Houthis d'avoir ignoré les avertissements répétés de la communauté internationale, le premier ministre britannique, Rishi Sunak, a qualifié les frappes de « mesures limitées, nécessaires et proportionnées en état de légitime défense ». 

L'Union Européenne avait déclaré vendredi 12 janvier envisager une force navale européenne en mer rouge. 

Dans une déclaration conjointe du gouvernement de l’Australie, du Bahreïn, du Canada, du Danemark, de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande, de la Corée du Sud, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, on peut lire : « Notre objectif demeure de désamorcer les tensions et de rétablir la stabilité dans la mer Rouge, mais notre message doit être clair : nous n’hésiterons pas à défendre des vies et à assurer la libre circulation des marchandises dans l’un des cours d’eau les plus importants du monde, face aux menaces persistantes », d’après la CNN.

Le département australien de la Défense a expliqué qu’il a fourni un soutien logistique lors des frappes américaines au Yémen, notant que les Houthis étaient impliqués dans la sape du régime sur la base des règles internationales.

Alors que le Japon révélait son soutien à la décision de l’Amérique et des alliés d’assurer la sécurité des navires, il a condamné les actions des Houthis qui violaient la liberté de navigation en mer Rouge.

La Chine a, quant à elle, exhorté « les parties concernées à faire preuve de retenue afin d'éviter une expansion du conflit ».

« Notre pays fait face à une attaque massive par des navires américains et britanniques, des sous-marins et des avions », a réagi le vice-ministre des Affaires étrangères des Houthis, Hussein Al-Ezzi.

« Les Etats-Unis et le Royaume-Uni doivent se préparer à payer un prix fort et supporter les lourdes conséquences de cette agression », dit Al-Ezzi, selon l’AFP.

Cette opération aura « des répercussions sur la sécurité régionale », a réagi pour sa part le Hamas.

L’Iran a condamné les frappes américaines et britanniques sur des cibles houthies au Yémen, les considérant comme une « violation claire » de la souveraineté du pays et une « violation du droit international », selon une déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que Washington était responsable des conséquences du ciblage militaire du Yémen.

« La communauté internationale doit agir avec ses responsabilités pour empêcher l’expansion de la guerre dans la région », a déclaré Kanaani, selon Al-Qahera News.

Il a poursuivi en accusant les Etats-Unis et le Royaume-Uni d’utiliser de telles frappes pour détourner l’attention de la guerre à Gaza.

La Russie a demandé une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’ONU sur les frappes des Etats-Unis et de ses alliés contre le Yémen.

Les frappes militaires américaines et britanniques contre le Yémen sont illégales en vertu du droit international, a déclaré le Kremlin.

« Nous suivons avec une grande préoccupation les opérations militaires dans la région de la mer Rouge et les frappes aériennes sur un certain nombre de sites au Yémen », a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères. « Le Royaume souligne l’importance de maintenir la sécurité et la stabilité de la région de la mer Rouge et appelle à la retenue et à éviter l’escalade des événements dans la région », a dit le ministre saoudien.

Kanaani a appelé la communauté internationale à empêcher l’expansion de la guerre et des troubles dans la région en publiant des "mesures et réactions responsables".

De son côté, Rome a refusé de participer aux frappes américaines et britanniques contre les Houthis au Yémen selon une source du gouvernement italien. 

« Rome préfère une politique de pacification en mer Rouge plutôt qu’une confrontation militaire », a affirmé un responsable à la chaîne Al-Qahera News.

Le président turc Ragab Tayyip Erdogan a dénoncé une « une réponse disproportionnée ». 

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni avaient bombardé dans la nuit les Houthis au Yémen, après les attaques commises depuis des semaines par ces rebelles soutenus par l'Iran contre le trafic maritime en mer Rouge, en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza où la guerre fait rage entre Israël et le Hamas.

Les frappes, « 73 raids », ont visé des sites militaires dans la capitale Sanaa, et les gouvernorats de Hodeidah, Taïz, Hajjah et Saada, a indiqué le porte-parole militaire des Houthis, un mouvement membre de "l'axe de la résistance" établi par l'Iran, qui rassemble des groupes hostiles à Israël, notamment le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais. Selon l’AFP.

L'opération a été menée "avec succès" en réponse "directe aux attaques sans précédent des Houthis de navires internationaux en mer Rouge", a affirmé le président américain, Joe Biden, évoquant une action "défensive" pour protéger notamment le commerce international.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique