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Erdogan confie à un ancien ministre le soin de reconquérir Istanbul

AFP, Dimanche, 07 janvier 2024

Le président Recep Tayyip Erdogan a chargé dimanche son ancien ministre de l'Environnement de se présenter à la mairie d'Istanbul, pour reconquérir la ville passée à l'opposition en 2019, lors de la plus humiliante défaite de son parti en deux décennies de règne.

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Murat Kurum, 47 ans, représentera le parti islamo-conservateur de M. Erdogan, le Parti de la justice et du développement (AKP), lors des élections municipales du 31 mars.

En 2019, le Parti républicain du peuple (CHP, opposition laïque) a pris le contrôle d'Istanbul dont M. Erdogan fut maire dans les années 1990, ainsi que d'Ankara, deux villes que le parti présidentiel et ses prédécesseurs islamistes contrôlaient depuis 25 ans. L'opposition avait en outre conservé Izmir, un port de la mer Egée.

Ces revers électoraux dans les trois grandes villes de Turquie avaient brisé l'image d'invincibilité politique d'Erdogan et mis en lumière une insatisfaction croissante face au pouvoir.

Erdogan a néanmoins été réélu l'an dernier à la tête de l'Etat, lors d'un scrutin difficile, tenu dans les affres d'une crise économique marquée par un taux d'inflation annuel dépassant les 85%.

Depuis, il s'est donné pour mission de reconquérir Istanbul, sa ville natale d'où il a lancé sa carrière politique en tant que champion autoproclamé des musulmans pieux et des pauvres de Turquie.

"Nous ne nous arrêterons pas avant le 31 mars, continuez", a déclaré dimanche M. Erdogan lors d'un congrès de son parti à Istanbul. "Nous nous présentons devant notre nation avec des candidats qui cherchent des solutions plutôt que des excuses, qui agissent avec humilité plutôt qu'avec arrogance", a-t-il ajouté.

M. Kurum a été ministre de l'Environnement et de l'urbanisation de M. Erdogan de 2018 à l'année dernière. Il est alors devenu membre du Parlement, représentant l'un des districts d'Istanbul, sous l'étiquette de l'AKP.

Son passé d'urbaniste et sa formation d'ingénieur civil plaident en sa faveur alors que Recep Tayyip Erdogan dénonce le délabrement et les dysfonctionnements d'Istanbul sous le contrôle de l'opposition et du maire Ekrem Imamoglu.

Ce dernier n'a pas pu se présenter à l'élection présidentielle en mai en raison d'une condamnation pour diffamation controversée, que ses partisans considèrent comme une vendetta d'Erdogan après la défaite de 2019. Cet homme de 52 ans risque jusqu'à trois ans d'exclusion de la vie politique si sa condamnation est confirmée en appel.

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