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Le débat sur une livraison de missiles Taurus à l’Ukraine, relancé en Allemagne

AFP, Samedi, 06 janvier 2024

Le débat sur une livraison de missiles de croisière Taurus à Kiev s'intensifie en Allemagne, plusieurs responsables politiques exhortant le chancelier Olaf Scholz à donner son aval face aux bombardements massifs de la Russie sur l'Ukraine depuis le début de l'année.

  Kyiv
Le bombardement russe s'intensifie sur Ukraine. Photo: AFP

"La livraison de missiles Taurus à l'Ukraine aurait dû avoir lieu depuis longtemps", juge samedi Sara Nanni, une porte-parole du groupe parlementaire des Verts, parti membre de la coalition gouvernementale du social-démocrate Olaf Scholz.

"La protection la plus efficace contre les attaques aériennes russes consiste à atteindre des cibles situées sur le territoire russe et dans les territoires occupés de l'est de l'Ukraine, à partir desquelles la Russie lance ses attaques", a-t-elle estimé dans un entretien au quotidien Rheinische Post.

Or l'Ukraine n'en a jusqu'à présent pas les moyens, notamment parce que Berlin lui refuse ces missiles que Kiev lui réclame depuis des mois, selon elle.

Promettre d'aider l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire "paraît cynique quand l'Europe" lui livre "certes suffisamment pour qu'elle ne perde pas, mais pas assez pour qu'elle libère l'ensemble de son territoire", a critiqué dans le même journal la députée Marie-Agnes Strack-Zimmermann, membre des libéraux du FDP également alliés au gouvernement, qui réclame depuis plusieurs mois l'envoi de Taurus en Ukraine.

Les appels en ce sens ont redoublé ces derniers jours en Allemagne, de la part de membres de ces deux partis mais aussi de l'opposition conservatrice alors que Moscou a multiplié les bombardements meurtriers sur plusieurs villes ukrainiennes, dont la capitale Kiev.

Le Taurus est l'un des missiles les plus modernes de l'armée de l'air allemande. Les armes sont en mesure de trouver leur cible même à haute altitude et à grande distance, et peuvent par exemple détruire des bunkers.

Le chancelier Scholz avait décidé début octobre de ne pas les livrer pour le moment. Cette décision était motivée par la crainte que le territoire russe soit également touché par ces armes de précision d'une portée de 500 kilomètres.

Interrogé mercredi 3 janvier, son porte-parole Steffen Hebestreit avait indiqué que la position du gouvernement n'avait pas changé. "Nous observons la situation et agissons en conséquence", a-t-il dit lors d'une conférence de presse régulière.

 

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