Le siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne. Photo: AFP
L'Iran est revenu ces dernières semaines à un rythme de production d'uranium enrichi à 60% similaire à celui du début de l'année, poursuivant son escalade nucléaire même s'il nie vouloir se doter de la bombe, a indiqué mardi 26 décembre l'AIEA.
« Nous sommes profondément inquiets des bombardements continus sur le centre de Gaza par les forces israéliennes. (...) Toutes les attaques doivent strictement respecter les principes du droit humanitaire international, notamment la distinction (entre civils et militaires, NDLR), la proportionnalité et la précaution », a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, Seif Magango, dans un communiqué.
« Il est particulièrement préoccupant que ces derniers bombardements intenses surviennent après que les forces israéliennes ont ordonné aux habitants du sud de Gaza de se déplacer vers le centre de Gaza et vers Tal al-Sultan à Rafah ».
Mardi, l'armée a annoncé avoir frappé pendant la journée écoulée plus de cent cibles du Hamas. Elle a publié des images de ses soldats accompagnés de chars, progressant à pied entre les ruines poussiéreuses, pendant que résonnaient des tirs.
Le Hamas a diffusé des images montrant des combattants ouvrant le feu et faisant exploser un char israélien.
Les appels internationaux à faire taire les armes et déplorant les lourdes pertes civiles dans le territoire palestinien assiégé se sont multipliés.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé que la paix ne serait obtenue que si Gaza était "démilitarisée" et "déradicalisée", plus de deux mois et demi après le début de la guerre, à Gaza le 7 octobre
« Le pays a augmenté sa production d'uranium hautement enrichi au cours des dernières semaines, alors qu'il avait ralenti le rythme depuis le milieu de l'année 2023 », a déclaré l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans un communiqué.
L'Iran a fait grimper sa production d'uranium enrichi à 60% à environ 9 kg par mois depuis la fin du mois de novembre, ce qui « représente une augmentation par rapport aux quelque 3 kg produits par mois depuis juin et un retour au taux mensuel de 9 kg au cours du premier semestre 2023 », a-t-elle précisé.
Le ralentissement du rythme de production à 60%, un seuil proche des 90% nécessaires pour fabriquer une bombe atomique, avait été vu par des experts comme un geste, alors que des pourparlers informels avaient repris avec les Etats-Unis.
Ces derniers mois, l'animosité est cependant remontée d'un cran avec le conflit entre Israël et le Hamas palestinien, que Washington et Téhéran s'accusent mutuellement d'aggraver.
En novembre, un rapport confidentiel de l'AIEA consulté par l'AFP indiquait que les stocks d'uranium enrichi en Iran dépassaient de 22 fois la limite autorisée par l'accord international de 2015 encadrant les activités atomiques de Téhéran, en échange d'une levée des sanctions internationales.
L'accord a volé en éclats à la suite du retrait de Washington en 2018 décidé par le président américain de l'époque, Donald Trump.
Son successeur Joe Biden a tenté de le ranimer via des discussions menées à Vienne, mais elles sont au point mort depuis l'été 2022.
L'Iran, qui s'est rapproché de Moscou depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, a par ailleurs exclu des inspecteurs de l'AIEA et débranché des caméras nécessaires à la surveillance de son programme nucléaire.
Il enrichit à des niveaux loin du plafond fixé par la communauté internationale à 3,67%, équivalant à ce qui est utilisé dans les centrales nucléaires pour la production d'électricité.
En novembre, il disposait de 567,1 kg enrichis à 20% et de 128,3 kg à 60%. Soit plus de trois fois la matière en théorie nécessaire pour fabriquer une bombe atomique, à un niveau de 90%.
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