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Le Premier ministre japonais veut faire face à un scandale financier comme "une boule de feu"

AFP, Mercredi, 13 décembre 2023

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré mercredi 13 décembre vouloir affronter un vaste scandale de fraude financière au sein de son parti et de son gouvernement avec la célérité d'"une boule de feu", des médias nippons évoquant la sortie de quatre ministres.

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Fumio Kishida, premier ministre japonais. affronte un vaste scandale de fraude financière au sein de son parti Photo : AP

D'après la presse, des procureurs japonais enquêtent sur des soupçons de fraudes visant des dizaines de membres du Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) dirigée par M. Kishida, une formation politique qui gouverne le pays presque sans interruption depuis 1955.

Ils sont soupçonnés selon plusieurs médias d'avoir omis de déclarer l'équivalent de plusieurs millions d'euros récoltés via la vente de billets pour des soirées de levées de fonds, et que le PLD leur aurait ensuite reversées.

"Si vous vendez plus (de billets) que le quota qui vous a été assigné, cela va dans votre poche, c'est facile et très appréciable", a témoigné un ancien collaborateur d'un élu parlementaire du PLD sur la chaîne de télévision ANN, qui avait dissimulé son visage et transformé sa voix pour préserver son anonymat.

Les enquêteurs s'intéresseraient en particulier aux membres de la plus importante faction interne du parti que dirigeait l'ancien Premier ministre Shinzo Abe, assassiné l'an dernier. Ses membres auraient reçu quelque 500 millions de yens (3,2 millions d'euros) sur une période de cinq ans jusqu'en 2022.

Jugeant "extrêmement regrettable que la situation ait suscité la défiance de la population", M. Kishida a promis jeudi de se "muer en boule de feu pour restaurer la confiance dans le gouvernement", disant vouloir "procéder rapidement aux nominations demain" (jeudi), sans livrer davantage de détails.

- Faction Abe -

Selon les médias japonais, des ministres de premier plan devraient être limogés, comme le secrétaire général et porte-parole du gouvernement Hirokazu Matsuno et le ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie Yasutoshi Nishimura.

Au total, neuf ministres et vice-ministres seraient concernés par le remaniement, la liste incluant aussi le ministre des Affaires intérieures Junji Suzuki et le ministre de l'Agriculture Ichiro Miyashita, selon l'agence de presse Kyodo. Tous appartiennent à la "faction Abe".

Cependant, le scandale toucherait également des membres de la faction de M. Kishida, ainsi que l'ancienne ministre des Jeux olympiques et ancienne présidente du comité d'organisation des JO de Tokyo-2020, Seiko Hashimoto.

Interrogé sur les allégations le concernant, M. Matsuno avait refusé mercredi de s'exprimer au sujet de cette affaire révélée peu à peu par les médias japonais depuis des semaines, assurant qu'il "prendrait les mesures appropriées" après une investigation interne menée par son groupe.

M. Kishida avait lui-même dit plus tôt dans la journée avoir demandé à sa faction d'enquêter et d'amender si nécessaire la déclaration de l'argent perçu lors des levées de fonds.

Une motion de censure déposée mercredi par l'opposition au Parlement a été rejetée, le PLD disposant d'une écrasante majorité dans les deux chambres.

Avant même ce scandale, la cote de popularité de M. Kishida, 66 ans, était déjà plombée par d'autres sujets de mécontentement des Japonais, dont l'inflation persistante et la baisse du yen qui fragilisent le pouvoir d'achat des ménages, malgré son annonce le mois dernier d'un nouveau plan de relance budgétaire massif.

Le Premier ministre peut théoriquement rester au pouvoir jusqu'en 2025, mais certains analystes spéculent sur la possible convocation d'élections anticipées avant un vote interne au PLD l'an prochain qui pourrait s'annoncer très difficile.

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