C’est une guerre médiatique que se livrent la Russie et l’Ukraine parallèlement aux hostilités sur le terrain. A coup de déclarations et de contre-déclarations, chaque partie livre sa propre version des faits, à sa manière. Cette semaine, la Russie a annoncé avoir détruit 3 drones ukrainiens utilisés dans une tentative d’attaque contre le pont reliant la Russie à la Crimée annexée. « Le 2 septembre, le troisième bateau semisubmersible ukrainien sans équipage, envoyé par le régime de Kiev pour mener une attaque terroriste sur le pont de Crimée, a été détruit en mer Noire », a affirmé le ministère russe de la Défense, selon lequel c’est la troisième fois en un mois que la circulation sur le pont a dû être suspendue. Le pont de Crimée a été construit dans la foulée de l’annexion de la péninsule par la Russie. Cette dernière l’utilise notamment pour le ravitaillement de ses troupes déployées en Russie. Moscou a aussi affirmé avoir déjoué une attaque de bateaux sans équipage, menée selon elle par Kiev en mer Noire, samedi 2 septembre. Outre la situation dans la région stratégique du pont de Crimée, le ministère russe de la Défense a déclaré vendredi avoir détruit 281 drones ukrainiens au cours de la semaine dernière, tandis que les frappes à l’intérieur de la Russie se sont multipliées ces derniers jours mais sans causer de vrais dégâts. En effet, des drones ont visé le 30 août l’aéroport de Pskov, dans le nord-ouest de la Russie, endommageant ou détruisant plusieurs avions de transport militaires, selon les autorités russes. Une attaque rare aussi loin du front ukrainien. Si les régions frontalières sont désormais visées régulièrement par des drones que l’armée russe attribue à l’Ukraine, les attaques de ce type dans le nord de la Russie sont rares. La Russie affirme généralement abattre ou neutraliser ces engins, et qu’ils ne font que peu de dommages et pas de victimes. Néanmoins, plusieurs appareils ont réussi depuis mai à tromper les radars russes et à arriver jusque dans le centre de Moscou, causant des dégâts sur des façades d’immeubles. Malgré les attaques qui se multiplient sur le territoire russe, Vladimir Poutine a loué vendredi une Russie « invincible ».
Côté ukrainien, il a été annoncé, dimanche 3 septembre, que 22 drones ont été abattus dans la région d’Odessa et qu’une première ligne de défense russe a été percée près de Zaporijia après des semaines de déminage. Selon Kiev, depuis la fin de l’accord sur les céréales ukrainiennes, le 17 juillet 2023, les attaques russes visant des ports du sud de l’Ukraine se succèdent. Des drones russes chargés d’explosifs auraient endommagé des infrastructures céréalières à Reni et Izmaïl.
Auparavant, l’Ukraine avait annoncé la prise de Robotyne, une prise qui « ouvre la voie à l’offensive ukrainienne vers le sud occupé du pays et vers la Crimée annexée par la Russie », a déclaré Dmytro Kuleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères. L’armée ukrainienne a engagé une vaste contre-offensive pour libérer les territoires occupés dans le sud et l’est du pays par les forces russes. Jusqu’ici, les avancées restent réduites, mais Kiev espère toujours pouvoir percer les fortifications russes.
Pour ce, Kiev compte sur les aides militaires occidentales. Les Etats-Unis, principal soutien militaire et financier de l’Ukraine, ont salué vendredi des « avancées notables » sur le front, et doivent annoncer dans les jours à venir une nouvelle aide à destination de l’Ukraine. Celle-ci doit comporter des munitions à uranium appauvri. Un type de munitions spécifique, qui permet notamment de percer les blindages. Le montant de celleci pourrait être compris entre 240 et 375 millions de dollars. Le Département d’Etat américain a également approuvé l’envoi de véhicules blindés à la Bulgarie. Des aides qui interviennent après la promesse de livraison de F-16 à l’Ukraine.
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