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Question palestinienne, l’exemple d’un échec cuisant

Abir Taleb, Mardi, 23 juin 2015

Depuis le début du conflit israélo-palestinien avec la création de l’Etat d’Israël en 1947, l’Onu s’est montrée incapable de régler ce conflit et d’instaurer la paix au Moyen-Orient.

Quelques mois après la guerre israélo-arabe de 1967 au cours de laquelle Israël a notamment mis la main sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté la célèbre résolution 242, qui appelle à un retrait israélien des « territoires occupés ». Or, depuis, Israël a tiré profit des divergences dans l’interprétation du texte (en français « retrait des territoires occupés », en anglais « Withdrawal ... from Territories Occupied », ce qui peut vouloir dire « de territoires » et non de l’ensemble des territoires). Depuis 47 ans donc, c’est le statu quo, et Israël ne s’est retiré, ni de la Cisjordanie, ni de la bande de Gaza.
Au contraire, plus tard, en 1982, l’Etat hébreu a promulgué une loi annexant la partie Est de la ville à Jérusalem et au territoire israélien. Même scénario : le Conseil de sécurité a adopté la résolution 478 qui présente l’annexion par Israël de la partie Est de Jérusalem, considérée par les Palestiniens comme la capitale de leur futur Etat, comme une « violation du droit international » en déclarant « nulles et non avenues les mesures prises par Israël pour changer le statut de Jérusalem ». Sans plus. Rien n’a été fait contre Israël pour cette violation. Ce qui lui a permis d’aller encore plus loin en multipliant, et à grande vitesse, la construction de colonies à Jérusalem-Est. Des colonies que le Conseil de sécurité a déclarées « sans valeur légale » en appelant à la cessation de leur implantation. Il n’en fut rien. Comme ses appels à « l’applicabilité de la Quatrième convention de Genève aux territoires arabes et palestiniens occupés par Israël depuis 1967, Jérusalem incluse » et au retour des réfugiés. Ou encore ses appels à la reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes dans le cadre du processus de paix et sa réitération de sa vision de la solution à deux Etats (résolutions 1 397 en 2002 et 1 515 en 2003).
Autant de résolutions qui sont restées lettre morte, sans compter les projets de résolutions qui ont été bloqués en raison du veto de l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, avec à leur tête les Etats-Unis, allié inconditionnel d’Israël. La dernière en date remonte à décembre 2014. Suite à l’échec du processus de paix, la Jordanie a déposé un texte appelant à une fin de l’occupation fin 2017, afin de permettre la création d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale. Mais le verdict est tombé le 30 décembre 2014 : le Conseil de sécurité a rejeté la proposition de résolution palestinienne, prouvant une fois de plus l’incapacité de l’Organisation internationale à oeuvrer pour une solution définitive à la question palestinienne, et prouvant surtout son incapacité à être impartiale. Faut-il rappeler à cet effet qu’avec Israël, le Conseil de sécurité n’a jamais eu recours au fameux chapitre VII de la Charte des Nations-Unies, qui permet un recours à la force « en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression » ?.
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