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Déchirée, l’Ukraine s’enlise dans la guerre

Maha Al-Cherbini avec agences, Lundi, 15 juin 2015

Après plusieurs mois de calme précaire, les violences reprennent en Ukraine. Aucune issue durable ne semble d’actualité.

Depuis le début de la crise ukrainienne en avril 2014, la situation se résume entre combats meurtriers et fortes tensions entre Moscou et l’Occident. Depuis plus d’une semaine, les combats s’intensifient, alors qu’ont repris les efforts de paix.

Dans une nouvelle tentative de sauver les accords de paix de Minsk, dans l’impasse depuis février dernier, un nouveau cycle de négociations doit avoir lieu le 23 juin pour trouver une solution pacifique au conflit et aboutir à un cessez-le-feu sur terrain. Des représentants de l’Ukraine, de la Russie et de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) participeront à ces négociations.

Selon les experts, toutes ces négociations resteront lettre morte tant que les vrais protagonistes du jeu poursuivront leur guerre sur les zones d’influence. Nouvel échec : les vice-ministres et directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères de France, d’Allemagne, de Russie et d’Ukraine et la représentante spéciale de la présidence de l’OSCE n’ont réalisé aucune avancée sur la voie de la paix, lors de leur réunion cette semaine à Paris.

Pour avoir la conscience en paix, les quatre pays se sont accordés sur la priorité de donner une impulsion aux négociations concernant l’échange de prisonniers et ont insisté sur le caractère urgent des questions humanitaires. Mais de quel humanitaire parlent les grandes puissances ? Depuis un an, Moscou et l’Occident ne font que déchirer l’Ukraine, chacun armant et finançant ses forces, abstraction faite des pertes humaines sur le terrain.

Foulant aux pieds le volet humanitaire, Washington a réaffirmé cette semaine son intention d’armer et de financer les militaires ukrainiens, alors que Moscou fait de même dans l’Est ukrainien. Kiev et les Occidentaux accusent le Kremlin d’armer les rebelles et d’avoir déployé dans l’Est des troupes régulières, jusqu’à 10 000 aux côtés de 33 000 rebelles.

Ni de tels actes, ni la situation sur le terrain, ne portent à l’optimisme. Cette semaine, 3 femmes, 2 hommes et un enfant ont péri dans un nouvel épisode de violence dans l’Est ukrainien en proie à des combats meurtriers depuis la semaine dernière. Dévoilant son plus lourd bilan quotidien, l’armée ukrainienne a affirmé, samedi, que 6 de ses soldats avaient été tués et 14 autres blessés lors des combats acharnés avec les séparatistes près de l’aéroport de Donetsk (Est), de quoi faire craindre une escalade sur le terrain, alors que les efforts de paix prévus par les accords de Minsk restent de l’encre sur papier.

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