Vendredi, 17 janvier 2025
Dossier > Forum Chine-Afrique >

La Ceinture et la Route : Des mégaprojets au service du développement

May Atta , Mercredi, 11 septembre 2024

Avec une cinquantaine de pays y prenant part, soit un tiers du total des Etats participants, l’Afrique constitue un partenaire-clé de l’initiative « La Ceinture et la Route ». Avec près de 39 projets axés sur les infrastructures, cette initiative offre aussi l’opportunité de consolider l’interconnexion continentale.

La Ceinture et la Route : Des mégaprojets au service du développement

Kenya : Infrastructure routière et ferroviaire

Dans le cadre de l’initiative « La Ceinture et la Route », la Chine a construit la ligne ferroviaire du Standard Gauge Railway (SGR), reliant la capitale Nairobi au port de Mombasa, inaugurée en 2017. Ce projet, qui s’étend sur une longueur de 500 km, constitue la première ligne ferroviaire au Kenya depuis son indépendance en 1963 et le premier tronçon d’un nouveau réseau en Afrique de l’Est. La construction de cette ligne reliant la capitale kényane au plus grand port d’Afrique de l’Est a été couverte par un emprunt de 3,8 milliards de dollars, financé à 90 % par la Banque d’Exportation et d’Importation de Chine. Au cours des sept dernières années, le SGR Mombasa-Nairobi a créé plus de 74 000 emplois et formé plus de 2 800 professionnels au Kenya.

Le gouvernement kényan estime que le SGR stimule de 2 % la croissance du PIB de son pays, d’autant qu’il a permis une augmentation considérable du transport de fret.

Le président du Kenya, William Ruto, a annoncé lors du Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC) que les deux pays se sont mis d’accord sur l’expansion du SGR. Ruto a annoncé également que la Chine va financer l’élargissement de « l’autoroute Nairobi-Malaba ». Ce projet d’autoroute doit relier la capitale kényane à la frontière ougandaise. Son élargissement doit, à terme, permettre l’acheminement plus rapide des marchandises venues du port de Mombasa vers l’Ouganda, le Rwanda, la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud.

Djibouti : Un port et une ligne ferroviaire reliant le pays à l’Ethiopie

A Djibouti, la Chine a financé la construction du port polyvalent de Doraleh avec un prêt de 340 millions de dollars. La construction du port de Doraleh, un des quatre nouveaux ports destinés à faire du petit pays un centre de transit majeur entre l’Asie, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Europe, a été officiellement lancée en mai 2017. Il constitue une nouvelle passerelle entre toutes ces régions pour les échanges de marchandises et de matières premières. En effet, Djibouti ambitionne d’être le premier hub commercial logistique en Afrique de l’Est d’ici 2035. Par ailleurs, le commerce maritime de l’Ethiopie comptait 90 % du trafic des ports djiboutiens. Selon Saad Omar Guelleh, directeur général du port de Djibouti (PDSA), le quai du port de Doraleh, équipé de 12 immenses portiques rouges, accueille des navires pouvant transporter près de 15 000 containers et traiter jusqu’à 9 millions de tonnes de marchandises par an.

Autre projet : la Chine a inauguré en 2016 le chemin de fer Ethiopie-Djibouti. Le chemin de fer est désormais capable de fournir des services diversifiés de transport de passagers et de marchandises, avec une augmentation annuelle de 39 % des recettes de transport. Au total, 2 840 membres du personnel éthiopien et djiboutien ont été formés et certifiés pour le chemin de fer. Le ministre des Infrastructures et des Transports à Djibouti, Hassan Houmed, a déclaré que depuis que le chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti a commencé à fonctionner, le volume de transport dans les ports de Djibouti a augmenté d’environ 20 %.

Ce premier chemin de fer électrifié de l’Afrique de l’Est réduit le temps de transport des marchandises de plus de trois jours à moins de 20 heures et réduit le coût d’au moins un tiers, aidant ainsi l’Ethiopie à accéder aux ports de commerce maritime.

Mozambique : Le plus long pont suspendu du continent

Le Mozambique a bénéficié ces dernières années d’importants investissements chinois dans le domaine des infrastructures. Parmi ces projets, le pont de Maputo, d’une longueur de 680 m et d’une hauteur de 141 m, se distingue comme étant le plus long pont suspendu d’Afrique. Il reflète un symbole du dynamisme économique au Mozambique. Inauguré en novembre 2018, ce pont a facilité les liens commerciaux entre le Mozambique et l’Afrique du Sud. Construit par la China Road and Bridge Corporation à 785 millions de dollars, ce projet d’infrastructure est le plus coûteux jamais réalisé au Mozambique depuis son indépendance en 1975.

Ouganda : Rénovation de l’aéroport et la voie express Kampala-Entebbe

L’Ouganda est l’un des nombreux pays africains qui cherchent à accélérer le développement et à tirer profit de l’initiative de La Ceinture et la Route, en particulier dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures. L’aéroport international d’Entebbe constitue le principal point d’accès du pays enclavé au reste du monde, des ingénieurs chinois et leurs collègues ougandais travaillent à la modernisation et à l’agrandissement du port aérien, vieux de 70 ans, dont la dernière rénovation majeure remonte au début des années 1970.

La modernisation et l’agrandissement de l’aéroport font partie d’un projet de 200 millions de dollars financé par la Banque d’Exportation et d’Importation de Chine. Le projet d’agrandissement de l’aéroport est directement lié à la voie express Kampala-Entebbe, financée et construite par la Chine. Cette voie rapide à quatre voies, d’une longueur de 49,56 km, est déjà en service et relie l’aéroport à Kampala. La voie rapide Kampala-Entebbe est une artère-clé pour l’Ouganda. Elle fait partie de la stratégie globale de décongestionnement de la zone métropolitaine de la capitale. Selon les données du gouvernement, elle a permis de porter la durée du trajet des automobilistes entre Kampala et Entebbe à 30 minutes, contre 120 minutes en empruntant la route existante, étroite et encombrée, qui relie Kampala à Entebbe.

Tanzanie-Zambie : Restauration de près de 2 000 km de chemins de fer

La présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, a obtenu l’engagement du président chinois, Xi Jinping, durant le forum à faire avancer le projet de train entre son pays et la Zambie, qui a pris du retard. La Chine s’est engagée à restaurer le chemin de fer Tazara, de 1 860 km de long, reliant les mines de cuivre et de cobalt de la Zambie, pays enclavé, aux ports maritimes de la Tanzanie.

Selon les médias zambiens, la Chine a promis un milliard de dollars en faveur de ce projet pour étendre le réseau de transport dans cette partie du continent africain riche en ressources naturelles. Selon la Banque mondiale, le corridor de Dar es-Salam entre les deux pays, une route-clé pour les exportations de cuivre de la région de la ceinture de cuivre d’Afrique centrale, est desservi par la Tanzania-Zambia Railway Authority (TAZARA). Cette liaison offre une alternative pour contourner les goulots d’étranglement logistiques en Afrique du Sud, facilitant les exportations de cuivre et de cobalt en provenance de la Zambie et de la République démocratique du Congo.

Mots clés:
Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique